La Machine de Turing, la pièce de Benoit Solès mise en scène par Tristan Petitgirard, est à l’affiche de la Comédie-Odéon jusqu’au 30 janvier 2026. Profitez-en !
Lors de la cérémonie des Molières de 2019, La Machine de Turing a reçu quatre récompenses (dont celle du meilleur spectacle du théâtre privé, de meilleure mise en scène pour Tristan Petitgirard et meilleur auteur pour Benoit Solès).
En novembre 2025, la pièce est montée à Lyon, à la Comédie-Odéon, avec une distribution lyonnaise. Le soir de la première, en présence de l’auteur et du metteur en scène, ce fut un triomphe.
Avec une construction habile, quelques images vidéo projetées sur un écran intégré au décor, le spectacle nous plonge dans l’existence tumultueuse et captivante d’Alan Turing (1912-1954).
Un génie des maths, un homme atypique et attachant, inventeur d’une “machine pensante”, véritable genèse de l’intelligence artificielle et des ordinateurs d’aujourd’hui…
On remonte jusqu’à son enfance difficile, où “les chiffres étaient ses seuls amis”. On s’attarde évidemment sur la façon extraordinaire dont, durant la Deuxième Guerre mondiale, recruté par les services secrets britanniques, il créa une machine capable de déchiffrer les messages codés des armées allemandes (ce qui, selon de nombreux historiens, permit d’abréger le conflit de deux ans en épargnant de nombreuses vies).
Mais surtout, en recréant sur scène certaines rencontres décisives, on appréhende son intimité, on saisit comment son homosexualité, considérée comme un crime à cette époque, fut un drame pour lui. Parce qu’il ne voulait pas mentir ni cacher quoi que ce soit, ce qui lui valut d’être condamné par la justice britannique à une castration chimique.
Dans le rôle d’Alan Turing, Yohan Genin est tout simplement époustouflant. Il transmet les maladresses aussi bien que l’intelligence hors du commun du scientifique. En face, Cédric Daniélo se glisse dans la peau de différents protagonistes qui pesèrent sur son existence avec une remarquable aisance. On ne s’ennuie pas une seconde !
La Machine de Turing – Jusqu’au 30 janvier à la Comédie-Odéon
