Après des éditions plus intellectuelles, la Fête des Lumières 2025 sera "populaire" et "festive", promet le maire, malgré des restrictions de budget.
“Joyeuse”, “festive”, “bonheur”... Le champ lexical de la fête était de sortie mercredi 5 novembre à l’Opéra de Lyon. Le maire, Grégory Doucet et son adjointe à la culture et aux grands évènements Audrey Hénocque y ont présenté la programmation de la 26e édition de la Fête des lumières qui se tiendra du vendredi 5 au lundi 8 décembre.
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Faire la fête pour oublier les coupes budgétaires
Et alors que les critiques sur le tournant trop intellectuel pris par l’évènement sous sa mandature s'étaient cristallisées en 2024 autour de la fontaine remplies de bouteilles en plastique au parc de la Tête d'Or, le maire a cette année tenu à insister sur le caractère festif d'un évènement qu'il veut "populaire". “Le souhait d’avoir une fête réconfortante, chaleureuse”, résume Audrey Hénocque, interrogée sur l’absence d’oeuvre très intellectuelle cette année.
Festive oui, mais ambitieuse, peut-être un peu moins. L’édition 2025 sera en effet légèrement plus resserrée, avec seulement 23 oeuvres et quasiment aucune délocalisation de l'évènement en dehors des murs de la Presqu'île. La faute notamment à un État qui “ponctionne” les collectivités déplore Audrey Hénocque. “En dépense nette de la Ville de Lyon, hors masse salariale, cette année c’est 2,1 millions d’euros, environ 800 000 € de moins que l’an passé”, précise l’adjointe aux finances. L’occasion pour Grégory Doucet de rappeler que la Fête des lumières, “immense évènement gratuit”, est présentée grâce “au service public”.

Un service public qui mettra à l’honneur quelques lyonnaiseries, sur la place des Terreaux et sur la place Louis-Pradel notamment. La première sera illuminée de l’oeuvre Lundi c’est raviolis. Une oeuvre consacrée à la gastronomie, aux mères lyonnaises et qui évoquera, dixit Grégory Doucet, "l'attachement de la ville à la gastronomie dans un moment où l'on pense à nos restaurateurs qui sont partie prenante de la fête". Un message appuyé, alors que l'Umih a rompu son partenariat avec la municipalité, vexée par l'installation d'un food-court place Bellecour, invoquant une concurrence déloyale.
Un spectacle de drone présenté pour la première fois
La culture skate, constitutive de l'identité lyonnaise sera également mise à l'honneur sur la place Louis-Pradel, dit "HDV", spot nationalement et internationalement connu depuis près de trente ans. L'oeuvre HDV : 40 ans de skate à Lyon rendra ainsi hommage au spot. Elle sera également visible et compréhensible de jour. Lyonnaiserie aussi, ou plutôt symbole de l'histoire lyonnaise chéri dans son récit politique par Grégory Doucet, "la tradition humaniste et d'hospitalité" de la ville sera quant à elle représentée par la place importante accordée cette année aux Lumignons du coeur. Baptisée, L'île des Jacobins, elle s'installera sur la place éponyme.

Du côté des nouveautés enfin, l'apparition pour la première fois de l'histoire de la fête, d'un spectacle de 500 drones. Il sera présenté au parc de la Tête d'Or, joué neuf fois par soir, "un vrai défi technique", indique Julien Pavillard, coordinateur de la Fête des lumières. Autre surprise, l'arrivée de Netflix parmi les mécènes de l'évènement. "Acteur incontournable de la culture", considère Audrey Hénocque, la plateforme de streaming s'offre un bout de Fête des Lumières (certains diront qu'elle la privatise en partie) sur la place Sathonay avec une oeuvre hommage et publicité pour la série Stranger Things.
Enfin, l'éléphant dans la pièce : l'absence d'oeuvre sur la place Bellecour. "Un choix", indique Grégory Doucet, qui avait "à coeur de faire vivre différents lieux de la ville", assurant qu'il "aurait tout à fait été possible d'y prévoir une oeuvre", malgré la présence des ombrières. La place vivera toutefois bien au rythme de la fête puisqu'un food-court y sera installé et qu'une oeuvre projetée sur la façade de la fondation Bullukian y sera visible.
