Essentielle dans la transition écologique, et la confiance des consommateurs en celle-ci, la lutte contre le greenwashing se renforce, en France comme en Europe.
Détourner l'attention, manquer de transparence, inventer un faux label, un packaging trompeur, ou simplement mentir. Toutes ces pratiques relèvent de l'écoblanchiment ou greenwashing si elles utilisent l'argument écologique pour se donner une bonne image. A l'heure où l'environnement est une préoccupation grandissante, nombreuses sont les entreprises à s'adonner à l'écoblanchiment.
Parmi les professionnels contrôlés, 15 % déclarés coupables d'écoblanchiment
En 2023 et 2024, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené des enquêtes d’ampleur auprès de plus de 3 000 établissements. L'objectif est clair : contrôler les allégations environnementales utilisées pour valoriser les produits et les services. De ce rapport, un chiffre est ressorti, 15 %.
15 %, c'est le nombre de professionnels contrôlés, coupables de manquements graves sanctionnés par des suites correctives et répressives. Ces contrôles ont donné lieu à "plus de 430 injonctions de mise en conformité et plus de 70 amendes administratives et procès-verbaux pénaux" selon un communiqué du ministère de l'économie.
Des allégations environnementales souvent imprécises, les labels ciblés en 2024
Ce qui ressort également de cette enquête, c'est l'utilisation régulière d'allégations souvent imprécises (« livraison éco-responsable », « parpaing
vert » ou encore « préservant la planète »), parfois même interdites. Parmi elles, les mentions « des produits sains pour vous, pour moi et bons pour l’environnement » sur des produits utilisant des substances toxiques. Ces imprécisions trompent les consommateurs sur les pratiques réelles des entreprises.
Autre élément ciblé par l'enquête de 2024, l'utilisation excessive de labels. En réaction, la directive européenne 2024/825 a imposé l'obligation d'une vérification de ces labels par un tiers à horizon 2026. De son côté, la DGCCRF reste mobilisée en 2025 et 2026 dans la lutte contre l'écoblanchiment à travers trois axes. D'abord la prévention, puisque le site gouvernemental concernant les achats durables diffusera des vidéos de la DGCCRF sur le greenwashing. Ensuite, elle pilotera une nouvelle enquête en 2026 en coopération avec l'ADEME, centrée sur les allégation environnementales et sur l’affichage environnemental textile. Un projet de développement d'un outil d’identification du greenwashing dans les médias est également en cours.