Une nouvelle manifestation se tenait ce jeudi à Lyon, une semaine après le mouvement "Bloquons tout".
Entre 14 000 et 20 000 personnes ont défilé ce jeudi 18 septembre entre la Manufacture des tabacs et la place Bellecour, à l'appel des syndicats, une semaine après le mouvement "Bloquons tout". Quasiment aucune dégradation n'a été effectuée par les quelques centaines d'éléments perturbateurs malheureusement au rendez-vous, principalement car les commerçants étaient particulièrement bien protégés. Pas non plus de violents affrontements au contact entre policiers et éléments perturbateurs, alors que cela a déjà été le cas à Lyon.
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"Retailleau c'est l'extrême droite qui se planque derrière la prétendue respectabilité des Républicains"
Au cours de cette journée de mobilisation, un journaliste a néanmoins été blessé ainsi que deux policiers. Une manifestation relativement calme donc (comparativement au précédente en tout cas) malgré trois interpellations, notamment en raison du très massif déploiement de forces de l'ordre qui a certainement découragé les éléments perturbateurs. La préfecture du Rhône s'est félicité d'une manifestation qui s'est bien passée, malgré quelques épisodes de violences comme à Saxe Gambetta ou à la Guillotière.
Les manifestants eux en avaient gros sur la patate. Etudiants, retraités, Atsem, agents municipaux, salariés de Picard... Si les revendications étaient multiples, de l'augmentation des salaires et des retraites à la taxation des milliardaires, plusieurs figures politiques ont cristallisé la colère malgré la démission du gouvernement Bayrou.
Au premier rang des adversaires des manifestants, le ministre de l'Intérieur démissionnaire, représenté par les très nombreux policiers présents tout au long du cortège. "La répression la semaine dernière a été sans précédent, et aujourd'hui encore, le dispositif policier est complètement excessif et tire des gaz lacrymogènes pour un oui ou pour un non", déplore Arnaud, 22 ans, étudiant à Lyon 2. Du côté de la préfecture, on indique que les interventions policières étaient liées à des jets de projectiles. Difficile néanmoins pour les manifestants placés dans le cortège syndical d'accepter d'être gazé gratuitement.
"Macron nous marche dessus"
"Retailleau c'est l'extrême droite qui se planque derrière la prétendue respectabilité des Républicains. Mais quand on voit qu'ils préfèrent le RN au PS, on a compris", poursuit l'étudiant. "On s'est débarrassé de Bayrou, mais je crois qu'on va se reprendre Retailleau dans le prochain gouvernement. Il pense qu'en étant le clone du RN il va récupérer ses électeurs, mais il ne fait que faire leur jeu", estime Bernard, retraité du secteur public. "J'espère voir des politiques de gauche au gouvernement, on s'en sort difficilement avec une petite retraite comme la mienne", ajoute-t-il, sans vraiment y croire.
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Plus encore que le ministre démissionnaire, le président de la République concentre lui aussi la colère des manifestants. "Il nous a marché dessus l'année dernière après les législatives. Il nous a ch** dessus cette fois en nommant Lecornu", lance Clara, salariée dans le secteur des ressources humaines. "Il passe son temps à défendre les riches, mais nous on n'a rien, il nous méprise", considère la jeune femme. Et de conclure : "Je suis en colère, mobilisée, mais à deux doigts d'abandonner. C'est peut-être ça qu'il veut."
Au départ de la manufacture des tabacs, les nombreux manifestants ont finalement rallié la place Bellecour peu avant 15h. Avant que le cortège ne se disperse naturellement et dans le calme.
"Mélenchon c'est l'extrême gauche qui se planque derrière la prétendue respectabilité des démocrates"
ca va encore nous couter combien?