La galerie Françoise-Besson célèbre le peintre lyonnais Alain Pouillet autour d’un parcours unique reliant plusieurs institutions régionales en possession de ses œuvres. À ne pas rater !
“Alain Pouillet est un artiste lyonnais majeur dans l’art contemporain en France, nous dit Françoise Besson, et il est aujourd’hui le plus représenté dans les collections d’Auvergne-Rhône-Alpes. J’ai souhaité célébrer cinquante ans de peinture en tissant des liens avec les institutions qui possèdent ses œuvres mais aussi parce qu’il faut célébrer et faire découvrir les artistes de la région tant qu’ils sont vivants. C’est un grand artiste, un grand coloriste, son travail porte une dimension très incarnée du vivant. Mon désir est de réhabiliter son œuvre dans l’histoire de l’art.” Titré Alain Pouillet - Au risque d’embellir la vie des hommes(50 ans de peinture),l’événement est de taille car c’est la première fois qu’un tel parcours autour d’un artiste est organisé, il s’étale sur un an et réactive les collections d’institutions comme le musée des Ursulines (Mâcon), le monastère de Brou (Bourg-en-Bresse) avec le MacLyon, le musée Paul-Dini (Villefranche-sur-Saône) et à Lyon, la galerie Paule-Martigny, les trois galeries de Françoise Besson… Un film d’Alain Gonay sera également créé et projeté au musée des Beaux-Arts, Alain Pouillet, une œuvre atypique et singulière ainsi qu’un livre aux éditions Fage.

Une œuvre inclassable et un rapport au monde façonné par l’autisme
Vibrations colorées, dessins au crayon graphite avec une vision sombre de l’humanité, “expressionnisme” fulgurant, sensible à toutes les formes du vivant… Alain Pouillet questionne par le poétique et le féerique l’absurdité du monde actuel avec la volonté assumée d’embellir la vie des hommes, fût-ce malgré eux. Bien avant les autres, il a abordé des thématiques comme l’écologie, les animaux en voie d’extinction. Ceux qui nous regardent estune série d’œuvres où il les peint nous regardant, nous interrogeant sur ce que nous sommes en train de faire. D’autres évoquent la fécondité (avec une série sur les nids), la naissance, la jeunesse jusqu’à la vieillesse, le rapport à la temporalité, déployant un extraordinaire travail autour de la lumière. Il fut un des premiers peintres (dès 1975) à parler des violences faites aux femmes. En 1983, il crée une toile impressionnante Le Viol d’Hortense, on découvrira également Les Nuits étoilées,une série qui mêle sensualité et mythologie. Son œuvre est prolixe avec plusieurs périodes et elle est inclassable : “Pourquoi,nous dit-il, devrais-je créer un style alors que la vie comme l’art n’est pas une unité de styles ? Les conditions de la peinture varient selon ce que je vois et ce que j’entends. Il y a bien un lien qui relie ces périodes, ce n’est pas formel, c’est quelque chose qui est là, immatériel, mes peintures sont sœurs, elles viennent du même endroit, simplement elles n’ont pas les mêmes formes. Ma façon de penser le monde est aussi liée à ma maladie neurologique, l’autisme, diagnostiquée il y a à peine dix ans alors que j’en ai 71. Je ne perçois pas la douleur, ni le chaud et le froid, je peux avoir des gestes étranges et incompréhensifs pour les autres, autour de moi l’espace est compliqué, je m’y sens désaxé, je ne suis pas coordonné, je ne vois pas la 3D, donc il est rare de voir du volume dans ma peinture. La recherche de la lumière oui, mais la lumière intérieure !”
Alain Pouillet - Au risque d’embellir la vie des hommes (50 ans de peinture) – Trois expositions chez Françoise Besson : Espéranto à la grande galerie et à la maison d’art, du 18 septembre au 20 décembre et Dessins à la petite galerie du 11 septembre au 11 octobre et du 11 décembre au 31 janvier 2026. Incarnation aumonastère royal de Brou (Bourg-en-Bresse) du 18 octobre au 8 mars 2026. Exposition personnelle au musée des Ursulines (Mâcon) du 17 octobre au 4 février 2026.
Programme complet : francoisebesson.com