Un accident en août 2022 a coûté la vie à deux jeunes Lyonnais, Iris et Warren, qui circulaient en trottinette quai Joffre (Lyon 2e), devenu l’un des axes les plus meurtriers à Lyon ©PHOTOPQR/LE PROGRES/JoÎl PHILIPPON
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Trois ans après la mort d’Iris et Warren à Lyon, le père de l’adolescente pointe la responsabilité de la voirie

En 2022, deux adolescents avaient trouvé la mort en trottinette sur les quais de Saône à Lyon après avoir été percutés par une ambulance. Trois ans après, le père d’Iris conteste la sécurité des aménagements et demande de nouvelles investigations.

Le 22 août 2022, Iris, 15 ans, et Warren, 17 ans, circulaient à trottinette sur le quai du Maréchal-Joffre (Lyon 2e) lorsqu’une ambulance privée les a percutés de plein fouet. Tous deux ont perdu la vie sur le coup. Pour Bertrand Pichène, père d’Iris, ce drame n’était pas une fatalité. Auprès de nos confrères du Progrès, et par la voix de son avocat, il estime aujourd’hui que les choix d’aménagement de la voirie ont directement contribué à rendre l’accident "inévitable".

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Accompagné d’un huissier, il a fait procéder durant l'été à des mesures de largeur de la voie réservée aux bus, véhicules prioritaires et deux-roues où circulaient les deux adolescents. Selon les constats, la bande oscillait entre 2,95 et 4,15 mètres. Or, d’après le CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques et la mobilité), une voie partagée de ce type devrait mesurer 4,50 mètres. "Dans ces conditions, l’ambulance ne pouvait dépasser en sécurité. C’est une mise en danger volontaire", dénonce son avocat, Me Jean Sannier, qui critique "le manque de vigilance" des décideurs publics.

"On veut que des responsabilités soient tirées"

Autre sujet soulevé par la partie civile : le conducteur de l’ambulance, titulaire d’un permis probatoire presque vidé de ses points, n’aurait pas dû être autorisé à conduire ce type de véhicule. Une dérogation de l’Agence régionale de santé lui avait permis de travailler malgré tout, ce que conteste aujourd’hui la famille.

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Pour l’heure, seul l’ambulancier a été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire. Mais le père d’Iris entend pousser plus loin l’instruction. "On veut que des responsabilités soient tirées", insiste Me Sannier, qui réclame de nouveaux actes et vise directement le Grand Lyon.

La Métropole rappelle de son côté que les préconisations du CEREMA ne sont pas contraignantes et que le projet de réaménagement en cours des quais Tilsitt et Joffre doit renforcer la sécurité pour tous les usagers.

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