Jean-Marc Pambet, PDG de Salomon, Kilian Jornet, Michel lanne et Thibaut Baronian, trois athlètes du Team Salomon running @David Anglister

Trail - Kilian Jornet : "Je marche aux coups de cœur"

Salomon a tapé fort pour l’inauguration de sa première "boutique expérience" lyonnaise. Kilian Jornet, le plus capé des courses d’endurance en montagne était à Lyon, accompagné de Thibaut Baronian, 1er Français au classement de la Golden Trail Series -qui réunit le gratin du trail mondial - et Michel Lanne, l’un des meilleurs coureurs du circuit international

Quel bilan faites-vous de votre saison 2019 ?

Kilian Jornet : C'était pour moi une bonne saison. C'est vrai qu'après beaucoup d'années à faire beaucoup de compétitions, je me suis centré à m’entraîner plus et faire trois courses mais bien les faire, aller à bloc. Cela fait plus de dix ans que j'enchaîne dix courses de ski-alpinisme l'hiver et au moins autant de courses de trail en été. Cette saison, j'ai eu envie de tenter une autre approche en m'entraînant spécifiquement pour un format de course, le marathon. J'ai vu que ça payait (vainqueur au Pays basque, à Zegama, en Suisse à Sierre-Zinal, avec un record de l'épreuve à la clé, et au Colarado, à Pikes Peak, l'Espagnol a rempoté le Golden Trail Series, lors de la finale au Népal, à l'Annapurna Trail Marathon, NdlR). Sur toutes ces courses, même que j'ai faites en Norvège où j'habite, j'ai vu que j’améliorais beaucoup mes courses.

Thibaut Baronian : 2019 a été ma plus belle saison de ma petite carrière on va dire, en tous cas la plus régulière. Je fais mon premier podium sur la Golden Trail Series (3e à Zegama et 4e du classement général , NdlR). J'arrive régulier sur toutes les étapes, je me suis pas trop blessé non plus. C'est un petit point faible sur lequel j'ai réussi à gérer ; j'avais toujours un peu des trous dans ma saison à cause des blessures, notamment une cheville fragile. Donc, ça a été une belle saison 2019 qui présage du bon pour l'avenir.

Michel Lanne : Pour moi, c’est un bilan un peu mitigé, avec un bon début de saison entre mai et juillet et mon gros objectif de l'année, la CCC (101 km – 6 100mD+, course UTMB) fin août, où je suis complètement passé à coté (abandon à Trient, NdlR). Comme Kilian, je fais aussi moins de courses et un peu peu plus d'entraînement. J'essaie de concilier un peu plus boulot (Michel Lanne est au PGHM d'Annecy, NdlR), famille et sport. Du coup, je préfère m'accorder un peu plus e temps d'entraînement et un peu moins de courses, ce qui veut dire aussi que quand tu rates un peu certains objectifs, tu peux vite passer à travers de la saison ou gâcher, on va dire en termes de résultats, 3 ou 4 mois d'entraînement. Donc une saison mitigée qui me donne une grosse envie de rebondir sur 2020.

Kilian Jornet, Thibaut Baronian et Michel Lanne lors de l'inauguration du magasin Salomon, à Lyon, rue Grolée
@David Anglister

Justement quels sont vos objectifs pour la saison 2020 ?

Michel Lanne : Je suis en train de finaliser un peu le calendrier. L'idée est d'essayer de faire une saison progressive en termes de distance : peut-être attaquer sur du 42 pour monter à 60,80,100 et finir sur un ultra de 180 km. Je marche aux coups de cœur, il faut que les courses me plaisent beaucoup pour que je m'entraîne à l'envie. Je ne pas pas forcément sur des profils de course.

Kilian Jornet : Ça fait plus de quinze saisons que je fais de la compétition donc c’est vrai que les motivations ne sont pas les mêmes. Ce n’est pas de la lassitude mais c’est vrai que tu cherches d'autres choses, des émotions différentes. Aujourd'hui, c'est vrai que la compétition, c'est plus trop ça. Et de l'autre coté, la montagne m'intéresse de plus en plus. C’est une vraie motivation. Cette année, j'ai changé l'entraînement pour vivre des choses différentes dans des courses que j'avais déjà faites. Donc ce sont des façons de m’entraîner, des expériences qui me plaisent plus.

Comment gère-t-on les moments de vide ?

Kilian Jornet :  Je n'ai jamais eu trop ça en fait. C’est plutôt que j'ai trop d'idées et qu'il faut les mettre dans le calendrier, c’est ça la difficulté. Donc pour moi, ce n'est pas le vide mais c’est comment gérer le calendrier pour mettre les périodes d'entraînement qui sont importantes dans des courses, dans des projets.

On vous voit partir depuis quelques temps sur de la très haute montagne, c’est votre nouveau challenge ?

Kilian Jornet :  Oui, bon ça fait une vingtaine d'années que j’ai commencé à en faire et c'est vrai que ça me prend de plus en plus de temps. Je commence à m'y connaître un peu plus, à voir qu'on peut jouer d'une autre façon en haute montagne. Je vais faire la Pierra Menta en ski alpinisme. Mais en trail, je ne sais, pas encore. Après, il faut que je vois avec Emelie, ma femme, qui veut faire des courses aussi. On doit décider ensemble.

Thibaut Baronian : Le but c'est de continuer sur cette lancée là, au moins être aussi performant. Je retourne sur la Golden Trail Series avec Zegama, le Marathon du Mont- Blanc, Sierra Zinal et Pikes peak. Je vais changer quelques petits choses sur mon entraînement.

Les athlètes Salomon avec l'équipe de Salomon Store du quartier Lyon Grolée @David Anglister

Quelle est la particularité de la Golden Trail Series, au-delà du fait que vous soyez des athlètes Salomon et que c'est une compétition Salomon ?

Thibaut Baronian : Ce sont de formats plutôt courts, plus ou moins rapides selon les courses...

Kilian Jornet : Ce sont des courses hyper techniques...

Thibaut Baronian : Quand tu vois la finale de 2019, au Népal (l'Annapurna Trail Marathon, 42 km et 3 600 m D+), c'était 5 heures de course pour Kilian (vainqueur en 4h46 en fait, NdlR). Après, ce qui est sympa, c'est qu'il y a tous les formats. C’est pas monotone, c’est pas cinq marathons en montagne d'une traite. En novembre, j'ai fait la traversée en solo de l'île de Santa-Antao, au Cap vert. En 2020, je refais un projet où je cours les huit autres îles du Cap vert. Ça fera 400 kilomètres en quinze jours par étapes. Après, j'ai des idées de faire un peu plus long mais je suis performant sur des plus petits formats, donc j'en profite.

Vous êtes tous athlètes Salomon. Que vous apporte la marque annecienne ?

Kilian Jornet : Pour moi, c’est de l'innovation. C'est une marque qui casse les schémas. On l'a vu depuis le début quand il ont sorti les premiers skis carving, le premier Scream...

Thibaut Baronian : … les skis à sac, les gilets pour courir...

Kilian Jornet : Même les roller blade, les chaussures de trail running (où un prototype de chaussures ultra légères spécialement conçues pour l'ascension de Kilian Jornet sur l'Everest, NdlR). C'est vraiment, je pense, une marque axée sur l'innovation. Je pense qu'il y a très peu de marques qui travaillent autant proche des athlètes.

Michel Lanne : C'est la proximité, beaucoup de rencontres, particulièrement sur le textile, la chaussure, l'hydratation. Il y a une vraie écoute entre athlètes et ingénieurs. C'est est une grande famille, tous passionnés. On es très impliqué dans les produits.

Thibaut Baronian : Il y a aussi le côté performance. Ils cherchent toujours à avoir le petit détail qui change...

En tous cas, ça fait plaisir de voir de athlètes Salomon qui boivent des bières, on sort du mythe de l'ayatollah sportif...

Michel Lanne et Thibaut Baronian (en choeur) :  C'est pas des bières, c'est des bouteilles de bière avec de la boisson de récupération dedans...

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