Bodmer : "On se reposait trop sur Benzema et Juninho"

Désormais le natif d'Evreux va évoluer en défense centrale. Dans cette interview, Bodmer revient sur cette décision et évoque le départ de Karim Benzema et Juninho.

Lyon Capitale : Comment Claude Puel a-t-il réussi à vous convaincre de changer de poste ?
Mathieu Bodmer : Il m'a tenu un discours cohérent par rapport au poste de défenseur central. Par rapport à mes deux saisons lyonnaises où j'ai beaucoup joué en défense. Au début de ma carrière j'ai joué défenseur central et je savais qu'un jour j'allais y revenir. Le coach lui souhaitait que je joue à ce poste par rapport à ma progression et à l'évolution de ma fin carrière. C'est là-dessus, qu'il a joué. Je pense qu'il n' avait pas tort. Il a discuté avec des personnes assez proches qui ont réussi à me convaincre.

On a le sentiment que vous avez beaucoup hésité ?
Oui, c'est clair. J'ai mis un mois avant de donner une réponse définitive au coach. Ma première saison à l'OL, comme il y avait beaucoup de blessures, j'ai beaucoup joué derrière. Alain Perrin m'avait posé la question si je souhaitais poursuivre à ce poste, j'avais dit non. L'année dernière, je ne voulais pas non plus. Parce que j'estimais que je pouvais jouer milieu voire même milieu offensif. Aujourd'hui, je me suis posé pas mal de question. Mais pour ma progression personnelle et si je veux franchir un palier, j'ai plus de chance au poste de défenseur central qu'en tant que milieu offensif.

Vous avez fait ce choix pour avoir plus de chance d'évoluer en équipe de France ?
Pas spécialement. Bien sûr que de jouer en équipe de France, ça reste un objectif. Mais si j'ai pris cette décision, c'est avant tout dans le but de m'imposer à ce poste à Lyon, de faire des matches de haut niveau en tant que défenseur central.

Ce choix de changer de poste a-t-il pesé dans votre décision de rester à Lyon ?
Déjà la plupart des clubs qui souhaitaient m'enrôler durant le mercato, c'était en tant que défenseur central hormis peut-être le PSG. Quand il y a cinq, six clubs qui te veulent à ce poste, tu te dis : 'ils ne sont pas tous fous' (sourire)...

Certes mais avez-vous imaginé quitter l'OL ?
J'avais des opportunités de partir mais ce n'est pas allé trop loin, puisque je suis en discussion pour prolonger mon contrat. J'attends que le club fasse un petit effort. Je souhaite vraiment m'inscrire dans un projet de longue durée. Claude Puel souhaite me garder, je me sens bien à Lyon, ma famille aussi. Je change de poste, j'ai des choses à prouver. Je repars pratiquement de zéro.

La saison dernière, on a beaucoup parlé de l'apport de Karim Benzema et de Juninho. Le fait qu'ils soient parti, est-ce que cela ne vous oblige pas à prendre plus de responsabilité, à devenir un leader de cette équipe lyonnaise ?
Déjà sur le terrain, je parle beaucoup. Pour le replacement, pour encourager mes partenaires. Sinon, en dehors, j'aime bien rigoler avec tout le monde. Après de la à commencer à faire des remontrances... J'estime qu'on est tous assez grands, chacun sait ce qu'il a à faire. Encore une fois, pour crier sur le terrain, il n'y a pas de problème mais en dehors, ce n'est pas trop mon caractère.

Au sein du vestiaire, vous semblez vous entendre aussi bien avec les jeunes que les plus anciens...
Effectivement. Je m'entends aussi bien avec les plus jeunes que les plus anciens (il se reprend)... enfin ceux qui sont au club depuis longtemps. Mon souhait, c'est que tout le monde s'entende bien, qu'on vive bien ensemble. Cela n'empêche pas de se dire les choses entre quatre yeux, lorsque c'est nécessaire pour la bonne marche du groupe.

Les départs de Karim Benzema et de Juninho changent-ils la donne au sein du vestiaire ?
On se reposait trop sur eux. On disait que c'était Juni et Karim qui devaient tout faire dans le match. Dès qu'il y avait un problème, c'était à eux de le régler. En somme, ils devaient tout gérer et le reste des joueurs nous étions tranquilles. C'était eux qui essuyaient les critiques puisqu'ils étaient sur le devant de la scène. Ils faisaient le tampon entre nous et les dirigeants, ils étaient toujours en train de se battre pour le groupe. Le fait qu'ils soient partis ça donne plus de responsabilités à tout le monde. Aujourdh'ui, comme véritable leaders, il ne reste plus que Cris et Gov (Sidney Govou). Ils sont là depuis longtemps et ont un certain poids vis-à-vis du club. Cette saison, chacun doit prendre sur soi et essayer de s'impliquer davantage pour tirer le groupe vers le haut.

Propos recueillis par Razik Brikh, à Huelva - Le carnet de bord de notre envoyé spécial à la Peace Cup en cliquant ici lien

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