Un nouveau parti de gauche à la Région

Il s'agit de dissidents du PS, qui ont rejoint le nouveau 'Parti de Gauche' créé par Jean-Luc Mélenchon. A Lyon, ils sont menés par Jean-Vincent Jehanno, élu à la Croix-Rousse, qui a donc réussi à rassembler les cinq élus régionaux nécessaires pour constituer un groupe politique au sein de l'assemblée régionale. Les quatre autres membres sont Capucine Le Douarin (38), Véronique Louis (07), Jean-Paul Reine (07) et Elisa Martin (38), qui présidera ce groupe.

Dans un communiqué, ils se déclarent néanmoins 'solidaires' de la majorité et entendent 'enrichir de [leurs] différences le développement de la majorité de gauche'. Ils ajoutent en guise de profession de foi : 'Face à la faillite sans précédent du capitalisme qui plonge notre société dans une crise financière, économique, sociale et écologique des plus sérieuses, nous entendons contribuer aux réponses aux attentes des rhonealpins qui nous ont placé en responsabilité. La Région Rhône-Alpes, les régions de France, devront savoir mobiliser toutes leurs compétences pour développer un véritable bouclier social et écologique contre la politique de casse du Président Nicolas Sarkozy et assurer une vie plus douce pour nos concitoyens.'

A cette occasion, nous mettons en ligne un entretien accordé par Jean-Vincent Jehanno dans le Lyon Capitale du mois de décembre, actuellement en kiosques.

"Le PS ne veut plus changer le monde"
Ancien de la LCR et de SOS-Racisme, ce conseiller régional avait rejoint le PS en 88, après l'échec de l'aventure Juquin. Ecoeuré par le congrès de Reims, Jean-Vincent Jehanno rejoint le Parti de Gauche, avec Jean-Luc Mélenchon.
Vous venez de quitter le PS avec Mélenchon. Comment avez vous vécu la fin du congrès socialiste ?
Jean-Vincent Jehanno : Je suis content de ne pas en être. Je refuse de rentrer dans des arrangements avec moi-même ou mes convictions pour négocier une place confortable et attendre des jours meilleurs. Quitter le PS, après y avoir milité pendant 20 ans, ça donne un peu le vertige. C'est le bilan d'un échec, celui de ne pas avoir réussi à faire du PS un grand parti populaire. Le premier pas est sans doute le plus dur à franchir, mais une fois fait, je me sens libéré et très enthousiaste. Aujourd'hui, le PS ne donne pas l'impression de vouloir changer le monde, mais de vouloir s'y adapter. La crise financière montre pourtant l'échec de toute politique de replâtrage.
Vous êtes un peu seul à suivre cette démarche à Lyon, non ?
Je suis la partie émergée de l'iceberg. On a affrété un bus de 50 places pour aller au meeting fondateur du Parti de Gauche, à Paris... Nous envisageons fortement de créer un groupe au conseil régional, le 17 décembre prochain. On n'aura aucun problème à réunir les 5 élus nécessaires. Vu l'état de déliquescence du PS après le congrès, ceux qui se posaient des questions, cela n'a pu que les rapprocher de nous... Il y a aussi des syndicalistes qui nous ont rejoint, comme Dominique Rolls. On attend enfin de voir ce que feront d'autres élus, comme le maire de Vaulx-en-Velin, Maurice Charrier, ou celui de Grigny, René Balme, qui ont déclaré voir d'un "bon oeil" la création de ce parti.

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