MERCIER

Soirée crépusculaire pour Mercier et le centre

Michel Mercier et l’UDI sont les grands perdants du renouvellement sénatorial dans le Rhône. Si le premier vice-président du département redevient bien sénateur, le résultat de sa liste est en net recul. En dix ans, il a perdu un siège. Une défaite qui est symbolique. Dans les salons de la préfecture, de nombreux élus évoquaient ainsi la fin du système Mercier.

Michèle Vullien, maire de Dardilly et vice-présidente de Gérard Collomb au Grand Lyon, a été l'une des premières à quitter les salons de la préfecture ce dimanche soir, sitôt les résultats promulgués. La numéro 2 de la liste menée par Michel Mercier venait d'apprendre qu'elle ne serait pas sénatrice. Agacée, elle nous a livré une réaction laconique : "Les grands électeurs ont fait leur choix. Les gens n'ont pas de mémoire." Sa présence derrière Michel Mercier sur la liste UDI avait crispé dans sa propre famille politique. Il lui était reproché d'avoir voté pour Gérard Collomb, un élu PS, plutôt que pour l'UMP François-Noël Buffet, lors de l'élection à la présidence du Grand Lyon. Une trahison que lui ont fait payer certains centristes qui avaient appelé à voter pour la liste UMP lors des sénatoriales de ce dimanche.

Mercier ne regrette pas

Comme prévu, le choix de Michel Mercier de confier la deuxième position à Michèle Vullien a coûté à l'UDI son deuxième sénateur. "Durant la campagne, nous avons senti que les élus centristes étaient divisés sur le choix de Michèle Vullien comme deuxième de liste. Des gens de centre-droit ont voté pour nous", analysait François-Noël Buffet, tête de liste UMP.

Un choix que continuait d'assumer Michel Mercier, dimanche après-midi, dans les salons de la préfecture : "L'UMP nous a pris un siège, mais je ne regrette jamais les candidats que j'ai choisis. Ce n'est jamais la faute des deuxièmes ou des troisièmes de liste, mais celle du premier."

Ce dimanche, Michel Mercier avait le regard des mauvais jours. Et, jusqu'à présent, il n'en avait pas eu beaucoup. Cette défaite acte la fin du centrisme lyonnais : un parti qui détenait il y a quinze ans le pouvoir dans toutes les collectivités locales importantes du département et qui s'est délité progressivement.

“Ce soir, il y a un grand perdant. C'est la fin d’un système. Il y avait une tradition de tromper les électeurs par de petits arrangements et ce soir les grands électeurs ont dit que c'était fini. C'est la fin d'un système qui se moquait des électeurs, qui décidait de créer la métropole sans prévenir les électeurs ni les élus. Ils ont fait de la politique d'arrière-cuisine, mais les gens n'aiment pas l'odeur du graillon", éructait Philippe Cochet, président de la fédération UMP du Rhône, en visant Gérard Collomb, mais surtout Michel Mercier.

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