(Photo Hadrien Jame)

Police municipale : les préconisations pour la rendre plus attractive

Le député du Rhône Alexandre Vincendet a remis, jeudi 20 juillet, un rapport très attendu sur la police municipale.

L'ancien maire de Rillieux-la-Pape en sait quelque chose : la police municipale n'est plus attractive.

Désormais député du Rhône, Alexandre Vincendet a mené avec son homologue des Bouches-du-Rhône Lionel Royer-Perreaut, une "mission flash" (beaucoup plus courte qu’une mission d’information) lancée par la délégation aux collectivités territoriales de l’Assemblée nationale, sur les missions et l’attractivité des polices municipales.


• Le contexte
Sous la pression des citoyens qui demandent plus de sécurité, et face à ce qu’ils perçoivent comme un désengagement des services policiers de l’État, les maires s’investissent de plus en plus sur le terrain de l’ordre public. Conséquence : les polices municipales montent en puissance dans l’agglomération lyonnaise.

• Les enjeux
Face aux besoins accrus de sécurité et de tranquillité, le recrutement des policiers municipaux soulève des enjeux d’attractivité des services et de fidélisation des agents. S’il y a autant d’organisation de polices municipales que de communes – ces polices de proximité étant censées s’adapter aux réalités de chaque territoire – cette situation cause des disparités entre les villes, selon leurs ressources financières.


Après six mois d'auditions (personnalités, experts, universitaires, administration, cabinet du ministre de l'Intérieur, parlementaires, syndicats de police, etc.) et de visites de terrains, notamment dans les métropoles de Lyon et de Marseille, un rapport a été remis, jeudi 20 juillet.

"Les capacités d’action de la police municipale face à la petite délinquance paraissent insuffisantes"

Constat : "si la police municipale est, avant tout, la police de la proximité et de la tranquillité, et doit le rester, ses capacités d’action face à la petite délinquance et aux incivilités du quotidien paraissent insuffisantes. Par ailleurs, malgré son ancrage territorial, la filière de la police municipale peine à recruter suffisamment pour faire face aux besoins."

Le rapport a formulé 44 recommandations.

Parmi les plus attendues, l’attribution de la qualité d’officier de police judiciaire (OPJ) aux chefs de service et directeurs de police municipale (sans possibilité de recueillir des plaintes et pour des infractions précisément énumérées), sous le contrôle direct du procureur de la République.

Ou encore la restructuration du régime indemnitaire, "pour tenir compte des spécificités de la filière", point que les policiers demandent depuis des années.

Créer "un statut spécifique" pour le policier municipal sur le modèle de celui sapeurs-pompiers professionnels

Le rapport préconise aussi d’entamer une réflexion sur l’opportunité de faire évoluer le statut de policier municipal en créant "un statut spécifique", sur le modèle de celui sapeurs-pompiers professionnels, qui apporterait à la filière une plus grande cohérence et une plus grande visibilité par rapport aux forces de sécurité nationales.

Pour aller plus loin :  Enquête dans la métropole de Lyon : le grand marché des polices municipales:

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