Photo d’illustration © TD

Lyon : incompréhension dans la majorité lors du vote de la ZFE

La ville de Lyon s'est prononcée ce lundi soir sur la zone à faibles émissions portée par la métropole de Lyon. Un débat marqué par une large incompréhension au sein de la majorité.

Le vote de la zone à faibles émissions (ZFE) fut plus que confus ce lundi lors du conseil municipal de la ville de Lyon. Si le constat de la nécessité de cette zone a plutôt fait l'unanimité parmi les élus lyonnais, la communication fut difficile entre les membres de la majorité. Jean-Yves Sécheresse, l'adjoint en charge des déplacements a salué cette initiative métropolitaine dont l'objectif est de “diviser par deux le nombre de personnes exposées aux oxydes d'azote”. Il a cependant trouvé discutable le périmètre de cette zone qui n'inclut pas l'autoroute A6/A7, une partie du 7e et du 9e arrondissement. “Ce périmètre devra faire l'objet d'une discussion avec la métropole avant toute mise en place”, a-t-il ajouté. Un point de vue partagé par les oppositions Les Républicains et les Indépendants qui ont fait passé un amendement pour que la ville de Lyon demande l’inscription de l’ensemble de son territoire dans la ZFE.

“On ne sait pas faire la ZFE sur la totalité de la ville”

Alors que l'adjoint en charge de la question était plutôt d'accord avec cette demande, c'est David Kimelfelf, le président du Grand Lyon qui leur a répondu. Ce dernier a refusé de modifier cette zone expliquant que celle-ci avait été “choisie après réalisation d'une étude”. Thierry Philip, son vice-président à la métropole, a assuré que “l’on ne sait pas faire la ZFE sur la totalité de la ville parce que l'on ne sait pas comment faire sortir les camions de Lyon”.

Faute de position claire au sein de sa majorité, Gérard Collomb a décidé de retirer les amendements, mais “d'en retenir l'esprit, c'est-à-dire travailler pour que ZFE soit aux limites de la ville de Lyon”. “Ils ne sont pas adoptés, mais allons travailler sur ces sujets qui me semblent pertinents”, a-t-il ajouté. La majorité a finalement rejeté ces amendements, sauf Jean-Yves Sécheresse qui s'est abstenu. Dans tous les cas, cette décision de la ville de Lyon n'aurait pas eu de portée normative, la municipalité étant hors délais pour réaliser ce débat qui aurait dû avoir lieu en octobre au plus tard.

Du “grand n’importe quoi” pour Stéphane Guilland. “On a un adjoint de la ville, se disant favorable à l’extension et défavorable aux aides et un président de la métropole se disant défavorable à l’extension, mais favorable aux aides. Au final, le maire de Lyon a proposé le rejet de ces amendements assurant de porter le fonds de ces amendements auprès du président de la métropole. La majorité semble bien avoir perdu le Nord”, a raillé l’élu Les Républicains

Des primes pour aider les professionnels

En effet, la métropole de Lyon par l'intermédiaire de David Kimelfeld a confirmé la possibilité de proposer des aides aux professionnels qui seront “cumulables” avec celles de l'État. “Ces primes ne pourront être utilisés que sur les véhicules 100% propres”, a-t-il précisé. Le président de la métropole d'ailleurs demandé à ce que “l'État reverse à la métropole une partie de la contribution climat”, pour financer ce dispositif.

Pour rappel, contrainte par l'Union européenne, la métropole de Lyon va devoir mettre en place une “zone à faibles émissions”. À partir du 1er janvier 2019, les véhicules utilitaires légers et les poids lourds à vignette Crit'air 4 ou 5, ou sans vignette, n’auront plus le droit de circuler dans une zone délimitée par le périphérique, englobant Lyon, Villeurbanne et une partie de Caluire, Bron et Vénissieux. D'abord pédagogique pendant un an, la ZFE deviendra vraiment obligatoire en 2020 avec l'arrivée des amendes. Puis à partir de 2021, les véhicules utilitaires légers et les poids lourds à vignette Crit'Air 3 seront concernés à leur tour par cette interdiction de circuler.

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