Avec quatorze réacteurs installés en aval de Lyon, Rhône-Alpes-Auvergne est la région la plus nucléarisée de France. Les collectivités locales bénéficient ainsi de larges subventions liées à la présence des centrales nucléaires sur leur territoire, au point parfois d’en dépendre.
“Les médias parlent souvent de lobby nucléaire. En réalité, ils ne traitent qu’une partie du problème. Aujourd’hui, c’est l’ensemble de l’État français qui est irradié par les nucléocrates et autres défenseurs de l’atome, explique l’ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage. Ce corporatisme, dont les enjeux financiers et sociaux sont colossaux, fait l’objet d’une omerta scandaleuse depuis plus de trente ans, toute remise en question se révélant impossible, dans les faits, en dépit – ou à cause – des alternances politiques.” Au début des années 1990, Anne Lauvergeon était nommée “sherpa” de François Mitterrand, c’est-à-dire sa représentante personnelle, chargée de préparer les sommets internationaux comme le G7. Moins de dix ans plus tard, “Atomic Anne” prenait la tête d’Areva. Dans le gouvernement actuel, cette “irradiation” est incarnée par le Premier ministre en personne.Il vous reste 82 % de l'article à lire.
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