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Guaino et Fenech : la démonstration de force

Georges Fenech a joué de ses réseaux nationaux en invitant ce lundi la plume de l'ex-président. "Je ferai de Lyon la ville la plus sûre de France", a martelé le candidat aux primaires.

Fenech/Guaino

A-t-on assisté ce lundi soir à Lyon au lancement de la candidature d’Henri Guaino à la présidentielle de 2017 ? On pourrait le croire : le député des Yvelines était l’invité vedette de Georges Fenech dans sa campagne pour les primaires lyonnaises de l'UMP, à l'ApériKlub. Et en le présentant, le député de Givors n’a pas mégoté sur les compliments. "Le pays a besoin d’Henri Guaino", a-t-il scandé. "Les Lyonnais ont toujours su reconnaître les gens d’exception", a-t-il aussi ajouté, groupie.

De son côté, Henri Guaino a été plus chiche. Certes, il a loué la "solidité" de Georges Fenech. "Je sais qu’on peut compter sur toi dans les moments difficiles", a-t-il aussi dit. Celui qui a admis ne pas être "un maniaque des primaires" a toutefois tenu à saluer les autres candidats au scrutin de juin. Et indiqué qu’il "viendrait soutenir celui qui l'emportera". Pour le reste, Guaino a fait du Guaino, revisitant l’histoire de France et la fonction présidentielle qu’il admire tant.

Lettre des 105 députés UMP : Fenech coauteur

Henri Guaino

Sans doute plus à l’aise à l’écrit, la plume de Nicolas Sarkozy a commencé son discours en lisant sa propre prose, une lettre adressée à une élue de droite qui n’a pas voulu signer le texte paraphé par 105 élus UMP à l’adresse du procureur de Paris.

Dans cette missive, les élus reprennent à leur compte les propos d’Henri Guaino, lesquels lui ont valu l’ouverture d’une enquête préliminaire du Parquet : "Comme lui, nous affirmons que le juge (…) a déshonoré un homme, a déshonoré les institutions et a déshonoré la justice”, réaffirment les 105 députés. Georges Fenech était à l’initiative, au côté d’Alain Marsaud, de cette tribune.

"Ce qu’a fait le juge Gentil [qui a mis en examen Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse dans le dossier Bettencourt, NdlR] est inqualifiable. Nul ne doit abuser des pouvoirs qui lui ont été confiés", a répété ce lundi le député des Yvelines. Celui-ci assume ses propos, sinon "il faut retirer des manuels scolaires le “J’accuse” de Zola" qui n’est autre qu’une remise en cause de la chose jugée", a-t-il observé. Tout à la rescousse de son ancien champion, Henri Guaino a comparé sa mise en examen aux mises en cause de Georges Clemenceau et de Georges Pompidou dans les affaires de Panama et Markovic.

Ce lundi, on eut parfois l’impression, en écoutant Guaino, d’entendre Sarkozy qui lit Guaino. Notamment lorsqu’il a raillé François Hollande, coupable d’avoir "négocié avec des minorités agissantes" et d’être soutenu par une gauche "qui veut liquider la nation et la république". Revenant sur le duel de 2012, il s’est interrogé : "Que vaut-il mieux, un Roosevelt qui se trompe parfois ou un Guy Mollet qui, au milieu de la tempête, prend le risque de l’immobilisme ?"

“Pas de raison d'être moins en sécurité dans le 6e que dans la Duchère”

On oublierait presque que cette soirée était organisée à l’honneur de Georges Fenech. Et celui-ci a fait une jolie démonstration de force, réussissant à remplir la salle, archi-bondée, vibrant au son des Black Eyed Peas. 300 personnes, comptait le collaborateur d'un élu pourtant pas réputé proche de l'ex-magistrat. Parmi eux, les députés Christophe Guilloteau et Philippe Meunier.

Dans cette primaire, l’homme a fait sienne la stratégie de Jean-François Copé et, avant lui, de Nicolas Sarkozy : à droite. Une ligne risquée dans une ville supposée centriste. Mais peut-être payante dans ce scrutin où ne voteront que les militants et proches sympathisants. "Je ferai de Lyon la ville la plus sûre de France", a martelé l’ex-magistrat, promettant de faire de l’ensemble de Lyon une "zone prioritaire de sécurité" alors que Manuel Valls, quelques heures plus tôt, visitait la zone de sécurité prioritaire de la Duchère.

"Il n’y a aucune raison qu’on soit moins en sécurité dans le 3e ou dans le 6e que dans la Duchère", a benoîtement observé celui qui a rencontré Rudolph Giuliani, l’ex-maire de New York réputé pour sa réussite dans le domaine. Et pour ce faire, le député de Givors a avancé ses propositions : armer la police municipale, instaurer une brigade de transport et renforcer la vidéosurveillance. Sur la dynamique économique et la solidarité, il a été beaucoup moins disert.

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