Baume

Baume (EELV), tête de liste à l’insu de son plein gré ?

Émeline Baume serait-elle une tête de liste “malgré elle” ? C’est en tout cas ce qu’elle laisse fuiter. Ses camarades écologistes soulignent qu’elle “s'est sacrifiée au nom du collectif” pour rendre possible l’alliance. Côté PS, en revanche, on souligne que l’élue écologiste cherchait un “poste significatif”.

Une histoire, deux partis et trois lectures différentes de la situation. Au-delà du malaise de certains militants écologistes révoltés par un accord, contre nature, conclu avec Gérard Collomb, un malaise Baume s'est installé sur les pentes de la Croix-Rousse, gagnant jusqu'au Plateau. L'élue, qui est désormais tête de liste dans le 1er du rassemblement du PS et d'EELV, cristallise les ressentiments. Le Gram de Nathalie Perrin-Gilbert lit dans sa candidature une volonté de poursuivre la querelle personnelle qui l'oppose à elle. "Si les négociations ont capoté avec Les Verts en décembre, c'est à cause d'Émeline Baume. Elle ne voulait pas s'effacer devant Nathalie", note un membre de l'équipe Front de gauche-Gram. "J'ai souvent ramassé Émeline et Luc Voiturier (l'autre écologiste de l'actuel conseil d'arrondissement du 1er) dans un sale état. Ce qu'ils ont vécu avec Nathalie Perrin-Gilbert n'était pas simple", souligne un élu Vert. Et un socialiste de venir en renfort de l'argumentaire : "Perrin-Gilbert dénonce la gouvernance de Gérard Collomb et son absence d'écoute, mais elle ne fait pas mieux."

Un rôle qu’elle n’assume pas

Émeline Baume est accusée, dans son propre parti, par des militants comme par Philippe Meirieu, de faire le jeu de Gérard Collomb. Une situation qui semble l'affecter. Mercredi, elle donnait l'impression de faire campagne à reculons. Elle a séché la balade urbaine organisée à la hâte par Gérard Collomb sur les rives de Saône. Elle n'est donc pas sur les photos de ce qui se voulait comme la séquence "retrouvailles entre vieux compagnons de route" qui n'ont été séparés que les quelques semaines de la campagne.

“Sacrifiée sur l’autel du collectif”, pour les écologistes

Lors du point presse qui a suivi, Émeline Baume a expliqué l'accord par l'envie de réaliser des projets plus que par la quête de places au conseil municipal ou communautaire. Quelques instants plus tard, en aparté, elle expliquait pourtant avoir accepté l'accord pour permettre aux écologistes d'avoir des élus. "Je fais partie des gens qui voulaient qu'il y ait des élus écolos. J'ai accepté d'être tête de liste au nom du collectif", justifie-t-elle. Une version de l'histoire partagée par tous les élus écologistes. "Elle n'a pas le mauvais rôle. Il fallait une tête de liste verte", nuance Pierre Hémon sans entrer dans le détail. "Elle l'a accepté en responsabilité collective. Elle fait le choix de se sacrifier. Gérard Collomb voulait qu'Émeline soit tête de liste. Elle assume le mauvais rôle", admet, reconnaissant, Bruno Charles, actuel vice-président EELV du Grand Lyon.

“Elle voulait une place significative”, d’après le PS

Ce scénario est démenti par les socialistes. "Elle voulait une place significative dans l'accord et dans notre future équipe. Elle n'y est pas allée contrainte et forcée", rétorque un proche de Gérard Collomb qui a participé aux négociations. Pour le maire de Lyon, lui confier ce rôle relève aussi d'une forme de continuité. Longtemps, le maire de Lyon a tenté de débaucher l'élu écologiste pour l'envoyer affronter Nathalie Perrin-Gilbert.

Collomb rend ses partenaires de gauche irréconciliables

Lors de cette semaine d'entre-deux tours, Gérard Collomb a décidé de mettre le paquet sur le 1er, pour s'éviter l'affront d'une victoire de son ancienne protégée qui s'est émancipée. Mais il n'apparaît pas, menant campagne par procuration. En retrait, il doit constater dans un grand sourire que, dans leur accord, ce sont les écologistes et Émeline Baume qui cristallisent l'incompréhension et le mécontentement. Plus les déçus de ces deux premiers mandats s'éloignent, plus lui-même se renforce. Son entourage avait été soulagé, en décembre dernier, en apprenant que Nathalie Perrin-Gilbert n'avait pu s'allier avec les écologistes et rejoignait le Front de gauche.

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