Jérémie Bréaud
Jérémie Bréaud

"Nous allons droit dans le mur", alerte Jérémie Bréaud

Jérémie Bréaud, président de la fédération Les Républicains du Rhône, est l'invité de 6 minutes chrono - Lyon Capitale.

Alors que la France plonge dans l'incertitude politique au travers de la crise politique générée par les gouvernements Lecornu, le maire LR de Bron tente d'expliquer l'attitude des Républicains : "ce week-end, il y a eu une décision importante, une décision de responsabilité : ne pas censurer a priori le gouvernement Lecornu 2, mais rester vigilants et apporter un soutien texte par texte". Il regrette que la séquence ait terni "une bonne partie du capital accumulé depuis un an, depuis notre retour au premier plan, notamment avec le gouvernement Barnier et aussi avec l’action de Bruno Retailleau".

Le maire LR de Bron porte en revanche un regard plus positif pour la prochaine campagne des élections métropolitaines : "nous avons une chance historique de faire basculer Lyon et la métropole. Si nous nous étions vus il y a un an, nous n’aurions peut-être pas ce même optimisme. Il faut rester prudents, ce n’est pas gagné, ça va être très compliqué. Mais une chose est sûre : si nous partons divisés, nous n’avons aucune chance de gagner".

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction Lyon Capitale. Aujourd'hui nous sommes avec Jérémy Bréaud. Vous êtes maire Les Républicains de Bron, président aussi de la Fédération du Rhône des Républicains. Bon, ça tombe bien qu'on vous ait sous la main après la semaine qu'on vient de vivre et avant peut-être celle qu'on est en train de vivre et qui sera tout aussi mouvementée. Est-ce que vous pouvez essayer de nous expliquer ce qui se passe en ce moment chez Les Républicains dans votre parti ? Un jour vous êtes avec le gouvernement Lecornu, le lendemain vous menacez d'en démissionner, vous le faites tomber, puis il y a un nouveau gouvernement Lecornu, vous ne voulez plus en être, mais il y a quand même des membres qui en font partie, qui sont exclus, sachant qu’aussi localement il y a encore des alliances sur la base du socle commun. Enfin bref, on n’y comprend plus rien. Où en sont aujourd’hui Les Républicains ?

Écoutez, il me faudrait plus de six minutes chrono pour expliquer la situation. Plus sérieusement, elle est extrêmement grave, surtout pour la France. On voit qu’on va droit dans le mur et ce qui est dramatique, et que les gens nous disent sur le terrain, c’est qu’au lieu de freiner, on s’en rapproche encore plus. Pour la France, on vit une période extrêmement grave. Ce qui est dommage, c’est qu’une bonne partie du capital accumulé depuis un an, depuis notre retour au premier plan, notamment avec le gouvernement Barnier et aussi avec l’action de Bruno Retailleau, est en train d'être terni. C’est pour cela qu’hier, ce week-end, il y a eu une décision importante, une décision de responsabilité : ne pas censurer a priori le gouvernement Lecornu 2, mais rester vigilants et apporter un soutien texte par texte. C’est une position validée en bureau politique samedi à une très large majorité, environ 75 à 80 %. Maintenant on s’y tient. Le plus important, c’est à la fois être responsables vis-à-vis des Français pour l’avenir de la France et garder la cohésion de notre famille politique.

Cette cohésion, justement, a été mise à l’épreuve avec les six ministres qui sont partis. On sent aussi qu’il y a une certaine pression qui s’exerce sur Les Républicains, avec d’un côté Reconquête et le RN qui appellent à une union des droites à laquelle certains d’entre vous pourraient céder, et de l’autre côté Emmanuel Macron, la Macronie finissante, qui vous appelle à l’aide pour boucler le mandat. Vous pensez qu’il va falloir céder à l’une de ces deux sirènes ?

Non, je pense surtout qu’il faut continuer à faire ce que l’on fait depuis un an, et être nous-mêmes. On a vu Bruno Retailleau obtenir des résultats extrêmement importants lors de son passage à Beauvau, de même pour Yannick Neuder à la Santé. Avant de regarder vers les autres et d’accepter les mains tendues, il faut que nous soyons forts sur nos fondamentaux : le régalien, la sécurité, le contrôle des frontières, une meilleure valorisation du travail. Il faut arrêter de se comparer aux autres. Depuis un an, nous revenons sur le devant de la scène. Personne ne misait sur nous au lendemain des européennes. Vous pensez qu’il y a encore des gens qui doutent de nous aujourd’hui ?

Après la séquence que vous venez de vivre, qui a été compliquée pour vous ?

Vous savez, sur le terrain, les gens me disent deux choses. Sur mon territoire, qui est plutôt populaire, d’un côté ils veulent mettre un grand coup de balai dans la fourmilière, parce qu’il y en a marre de la présidence Macron. Et en même temps, ils nous disent surtout : ne rajoutez pas du désordre au désordre, soyez responsables. C’est pour ça que nous allons laisser une chance au gouvernement Lecornu, en étudiant texte par texte. Mais vu qu’il y a eu une rupture de confiance la semaine dernière avec Lecornu 1, je suis d’accord qu’il ne fallait pas participer au gouvernement. Les six ministres LR qui l’ont intégré ont pris une initiative individuelle : il y aura une sanction interne, dont acte. Le plus important reste de parler du collectif et de garder l’unité de la famille politique.

Il y aura peut-être des législatives anticipées en novembre-décembre. Nous en reparlerons. La prochaine grande échéance, ce sont les municipales. Est-ce que ce qui vient de se passer change localement pour la métropole de Lyon ? Potentiellement votre périmètre d’alliance ? On partait plutôt sur la reconduction des accords nationaux au local, donc une alliance entre Les Républicains, les centristes et Renaissance. Est-ce que pour vous elle est toujours d’actualité ? Est-ce que vous souhaitez toujours travailler avec eux ou est-ce que les différences nationales s’installent aussi localement ?

Les électeurs font bien la différence entre local et national. Ce qui fait notre force, au niveau local, ce sont nos maires. Nous détenons entre la moitié et les deux tiers des 58 communes de la métropole de Lyon. Et dans cette période d’instabilité nationale, les maires vont faire office de valeurs refuge. L’idée est donc de miser sur eux. C’est le sens de la campagne de Véronique Sarselli et des référents par circonscription qui ont été désignés. Il faut déterminer aussi un projet pour la métropole, pour le prochain mandat, ce que nous faisons avec nos partenaires. À partir du moment où il y a des points d’accord importants, il n’y a aucune raison de ne pas travailler ensemble. D’ailleurs, les premiers partenariats ont été annoncés par Véronique Sarselli avec l’UDI, et cela devrait avancer avec d’autres composantes. L’essentiel est de proposer une offre crédible et surtout de mettre fin à la gouvernance de l’extrême gauche dans la métropole.
Au niveau local également, Les Républicains se sont montrés responsables en se rangeant derrière Jean-Michel Aulas. Maintenant, puisque nous détenons le plus de territoires dans la métropole, nous demandons à nos partenaires d’en faire autant. C’est en bonne voie. Nous avons une chance historique de faire basculer Lyon et la métropole. Si nous nous étions vus il y a un an, nous n’aurions peut-être pas ce même optimisme. Il faut rester prudents, ce n’est pas gagné, ça va être très compliqué. Mais une chose est sûre : si nous partons divisés, nous n’avons aucune chance de gagner.

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