La saison du TNP se veut exigeante et joyeuse malgré les budgets contraints.
En guise de préambule à sa présentation de la nouvelle saison du TNP aux journalistes, Jean Bellorini a tenu à préciser qu’il restait entièrement investi dans la direction de l’institution villeurbannaise. Même si, à la fin de l’année 2026, il fera ses valises pour diriger le théâtre de Carouge, en Suisse, à partir du 1er janvier 2027.
Après 7 ans de bons et loyaux services, des créations marquantes (Le Jeu des ombres, Le Suicidé, Histoire d’un Cid et une remarquable version d’Antigone jouée par de jeunes exilées afghanes), des collaborations internationales et un vrai travail de fond, dont il est fier, il ne demandera pas le renouvellement de son mandat. Il n’y a pas de lassitude ni de désintérêt dans sa décision mais la volonté de laisser la place à un nouveau directeur (ou directrice), un nouvel élan.

Pour autant, il n’est pas question de nier que le contexte est difficile avec des subventions en baisse ou, au mieux, maintenues (ce qui, avec la hausse des coûts de production équivaut à une diminution des moyens alloués). Sans compter l’instabilité nationale et internationale qui a forcément des répercussions dans le domaine théâtral, artistique. “La violence imprègne les esprits et teinte l’avenir de couleurs bien sombres ; le théâtre demeure un havre de paix, un lieu pour tous, un abri poétique”, affirme-t-il dans la nouvelle plaquette de saison du TNP.
Nécessité fait loi, il y aura un peu moins de levers de rideaux (175 contre 222 la saison dernière) au TNP. Et si le patron a bien une création prévue, une adaptation scénique originale du Petit Prince de Saint-Exupéry, elle se fera à Pékin ! Mais l’on retrouvera de belles créations au TNP, comme Martin Eden (du 28 novembre au 14 décembre), d’après le roman de Jack London, par la metteuse en scène Mélodie-Amy Wallet. Ou encore Amadoca (du 11 au 24 octobre), un spectacle en français et ukrainien surtitré, d’après l’œuvre de Sofia Andrukhovych, écrivaine, essayiste et traductrice ukrainienne.
Et bien sûr des noms d’envergure de la scène internationale fouleront les planches de la grande scène du TNP. Ainsi, en première partie de saison, appréciera-t-on Le Sommet (du 7 au 12 novembre), un spectacle musical orchestré par le maître du genre, le metteur en scène suisse Christoph Marthaler. Ou encore Les Petites Filles modernes (du 22 novembre au 10 décembre), proposé par un autre metteur en scène incontournable, Joël Pommerat.