La préfecture du Rhône a interdit plusieurs concerts du Lyon Antifa Fest, invoquant des risques de troubles à l’ordre public liés à des groupes aux discours hostiles à la police.
La préfecture du Rhône a annoncé mercredi l'interdiction pour des risques de "troubles à l'ordre public" de concerts de groupes aux textes hostiles à la police, prévus cette semaine lors du festival antifasciste Lyon Antifa Fest, qui se tient à Villeurbanne près de Lyon.
L'arrêté concerne plusieurs groupes de punk rock et de rap, "coutumiers de propos +anti-système+ et +anti-police+ tels que Poésie Zéro, Costa, L'Allemand, ou Da Uzi", indique l'arrêté préfectoral. "Ce festival peut-être un catalyseur de plusieurs agissements violents et de troubles graves à l'ordre public lors d'affrontements", souligne notamment la préfecture, précisant qu'il existe "un antagonisme récurrent et violent entre la mouvance d'ultra-gauche et la mouvance d'ultra-droite".
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"Dans ces circonstances, l'interdiction des concerts des 11, 12, et 13 décembre (...) apparaît adaptée et nécessaire", souligne-t-elle. La mairie de Lyon a de son côté pris mardi un arrêté interdisant la tenue ce mercredi dans le cadre du festival d'une conférence intitulée "La Palestine : notre boussole anti-fasciste", à laquelle devait participer notamment l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri.
"Je ne partage ni ne cautionne les paroles de certaines chansons"
La mairie évoque notamment "un contexte d’augmentation significative d’actes antisémites sur le territoire" et des risques de troubles à l'ordre public. "Je ne partage ni ne cautionne les paroles de certaines chansons des groupes programmés. Je comprends par ailleurs que des syndicats de policiers puissent être choqués par certains de ces propos", a réagi pour sa part le maire PS de Villeurbanne Cédric Van Styvendael dans un communiqué.
"Pour autant, ces groupes se sont produits dans différentes villes françaises ces dernières semaines, sans qu’aucun trouble à l’ordre public n’ait été constaté à l’occasion de leurs concerts", a-t-il estimé.
Ces interdictions surviennent après la diffusion de messages anti-police samedi soir à Lyon lors de la Fête des Lumières, revendiqués localement par le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre, et au sujet desquels la préfète a saisi la justice. Le public avait pu lire sur la façade du musée des beaux-arts des messages lumineux qui disaient notamment "La police blesse et tue", "Non à l'État policier", "La violence policière est partout" ou encore "Sainte-Soline (mégabassines, NDLR), ni oubli, ni pardon" et "On dégage le RN".
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Interrogé mercredi à l'Assemblée notamment sur ces messages, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a prévenu que "chaque fois que ces propos comme ceux-ci sont tenus, qui sont des propos qui incitent à la haine, à la discrimination ou à la violence, nous documentons et nous préparons des dossiers de dissolution. Et aucune structure n'est au-dessus des lois".

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