Les Contes d’Hoffmann © Camilla Greenwell

"Les Contes d’Hoffmann" : Magie, muses et masculin sacré à l’Opéra

Période hivernale oblige, le fantastique s’invite à l’Opéra avec Les Contes d’Hoffmann, dernier opéra du compositeur français mêlant poésie et magie, le tout sur fond de romantisme allemand.

Tube incontestable du répertoire lyrique français, Les Contes d’Hoffmann demeure l’un des opéras les plus représentés dans le monde. Une œuvre semi-posthume pour le compositeur Jacques Offenbach qui s’éteindra prématurément avant d’en avoir achevé la partition. C’est le compositeur et enseignant Ernest Guiraud (il fut le professeur de musique de Dukas, Debussy ou Satie) qui termina d’orchestrer Les Contes d’Hoffmann,Offenbach ayant heureusement laissé une partition chant-piano complète.

Basé sur trois histoires de l’écrivain et compositeur allemand Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, le livret de Jules Barbier reprend en grande partie la pièce homonyme qu’il avait écrite en 1851 avec Michel Carré.

Une fantaisie éthylique

Comme bien souvent, tout tourne autour d’un personnage masculin central, ici le poète Hoffmann – en quête d’une muse et doté d’un fort penchant pour l’alcool – se remémorant les femmes qu’il a aimées.

Épris de la cantatrice Stella, Hoffmann se replonge dans le souvenir des trois femmes qu’il a aimées au cours de sa vie et qui n’en forment peut-être qu’une seule et même…

Olympia, tout d’abord, “fille” du scientifique Spalanzani qui n’est en réalité qu’un automate mais que la duperie du charlatan Coppélius fera apparaître à Hoffmann sous les traits d’une vraie femme avant que la supercherie ne lui explose au visage devant les rires de la foule.

Antonia, à son tour, qui vit sous l’emprise d’une terrible maladie la condamnant à une mort certaine si elle n’évite pas de chanter.

C’est sans compter sur la perfidie du docteur Miracle chargé d’Antonia qui, en ayant recours à la magie, persuadera la jeune femme de reprendre le chant entraînant sa mort et brisant le cœur du poète.

La courtisane Giulietta enfin, qui, profitant de la folle passion du poète Hoffmann à son égard, lui tendra un piège cruel avec le concours du capitaine Dapertutto destiné à lui voler son reflet à l’aide d’un miroir magique.

L’épilogue verra le nouvel échec du poète avec Stella dans un énième épisode éthylique le privant de l’amour et d’une incarnation de la muse.

Au fil de ces récits rocambolesques et hauts en couleur, Hoffmann, à la fois héros romantique et narrateur amoureux, illustre idéalement le syndrome de l’artiste bohème éperdument épris du XIXe siècle. Offenbach (le célèbre auteur du french cancan) se montre ici orfèvre dans la façon d’assaisonner ces Contes d’un délicieux parfum de cabaret, où les touches de dérision participent d’un comique épicé… et alcoolisé.

Vingt ans après la mise en scène couronnée de succès signée Laurent Pelly, cette nouvelle production, placée sous le patronage de Damiano Michieletto, sera l’occasion d’offrir une nouvelle peau à ces Contes d’Hoffmann, portant encore pour le public lyonnais l’empreinte tenace de Pelly.

La direction du chœur, de l’orchestre et des solistes sera confiée à un binôme paritaire qui se partagera les représentations en les personnes d’Emmanuel Villaume et Charlotte Corderoy.

Le tout bénéficiera également du concours des classes à horaires aménagés de danse de Lyon.

Les Contes d’Hoffmann –Du 16 décembre au 5 janvier à l’opéra de Lyon

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