Suite à l'interdiction de plusieurs concerts du Lyon Antifa Fest prononcé par la préfecture du Rhône, plusieurs élus de gauche dénoncent une mesure "disproportionnée."
Dans un arrêté pris mercredi 10 décembre, la préfecture du Rhône interdit plusieurs concerts du Lyon Antifa Fest, évoquant des "risques de troubles à l’ordre public" liés à des groupes aux discours hostiles à la police. Une décision qui n'a pas manqué de faire réagir du côté de la gauche.
"Etrange conception de l'ordre public"
C'est le député LFI, Gabriel Amard, qui s'est exprimé en premier sur le réseau social X, qualifiant d'"étrange" la conception de l'ordre public prôné par la préfecture : "La préfète du Rhône a laissé prospérer des locaux néonazis à Lyon pendant des années. Aujourd’hui, elle interdit un concert du Lyon Antifa Fest, un événement culturel, pacifique, engagé contre le fascisme", écrit le député, semblant oublier les nombreuses dissolutions de groupuscules d'extrême droite ces dernières années à Lyon.
La @prefetrhone a laissé prospérer des locaux néonazis à Lyon pendant des années.
— Gabriel Amard (@gabrielamard) December 10, 2025
Aujourd’hui, elle interdit un concert du Lyon Antifa Fest, un événement culturel, pacifique, engagé contre le fascisme.
Étrange conception de « l’ordre public » : les groupes d’extrême droite…
Quelques heures plus tard, le député du Vaucluse, cofondateur et porte-parole de la Jeune Garde antifasciste (groupe lui aussi dissous il y a peu) Raphaël Arnault lui a emboîté le pas : "Alors qu’il existait des locaux néo-nazis depuis 2010 avec son lot d’attaques, notamment au couteau : je note qu’il n’y avait donc bien aucune action avant 2019."
"Aucun débordement (...) lors des éditions précédentes"
De leurs côtés, les groupes de la majorité de gauche de Villeurbanne dénoncent une interdiction "disproportionné" : "Nos groupes politiques rappellent que ce festival est organisé à Villeurbanne depuis 2013 (...) À ce jour, aucun débordement ou acte de violence n’a été porté à notre connaissance lors des éditions précédentes", témoignent les groupes dans un communiqué.
A noter que le maire de Villeurbanne avait refusé d'interdire le festival sur son territoire communal. Une mesure que la préfecture du Rhône avait alors décidé de prendre par arrêté préfectoral.
"L’Etat fait preuve de fermeté contre tous les groupes radicaux violents"
Face à ses accusations, la préfète du Rhône s'est défendue sur son compte X, affirmant que : "L’Etat fait preuve de fermeté contre tous les groupes radicaux violents qui propagent des messages de haine, qui génèrent des troubles à l’ordre public et commettent des agressions."
Cette dernière en a également profité pour rappeler la dissolution de groupuscules d'ultra droite, comme d'ultra gauche, dont "la dissolution de Lyon populaire en juin 2025, la dissolution de Génération identitaire en mars 2021, ou encore, la dissolution de Bastion social en avril 2019." Au même titre que les dissolutions des groupuscules d'ultra gauche GALE et la Jeune Garde en 2022 et 2025.
Monsieur le député
— Préfète de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône (@prefetrhone) December 10, 2025
Vos propos passent volontairement sous silence l’action déterminée des services de l’État contre les groupuscules de l’ultradroite.
➡️dissolution des Remparts, de la Traboule et Top sport Rhône et fermeture de leurs locaux dans le Vieux-Lyon en juin 2024… https://t.co/vmAasrFDmq
De nombreuses organisations syndicales, associatives et politiques du Rhône ont également affirmé "condamner fermement les arrêtés d'interdiction pris par la préfète", évoquant "une attaque sans précédent de la liberté d'expression sous la pression continue de la droite et de l'extrême droite."
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