Répétition Pascal Rambert 4
© Marc Domage

“Répétition” ou la beauté interdite au Radiant

Saluée avec enthousiasme dès sa création au théâtre de Gennevilliers, Répétition, la dernière pièce de Pascal Rambert, est en passe de devenir l’événement théâtral de cette saison. À raison.

Si l’on a pu intenter un procès de lèse-Modiano à Fleur Pellerin, notre ministre de la Culture, on ne la cueillera pas en flagrant délit de désintérêt pour notre vie théâtrale : elle la suit assidûment. Ainsi, après avoir assisté à la première de Répétition, pièce écrite et mise en scène par Pascal Rambert, s’est-elle dépêchée de faire savoir combien elle avait trouvé “incroyable” ce spectacle, précédant même d’une courte tête l’enthousiasme de la critique parisienne.

Saisis aux tripes

La ministre n’a pas tort. Cette partition découpée en quatre monologues empoignés tour à tour par Audrey Bonnet, Emmanuelle Béart, Denis Podalydès et Stanislas Nordey est d’une stupéfiante intensité, qui saisit le spectateur aux tripes pendant deux heures et demie.

Comme dans les grandes œuvres dramatiques, le sujet de départ est mince. C’est un simple regard échangé entre Emmanuelle et Denis (les personnages se prénomment comme les acteurs), surpris par Audrey, qui sert de prétexte aux quatre confessions qui vont suivre. Chacune est taillée sur mesure.

Fiction et réalité intime

On y trouve un mélange de fiction et de réalité intime qui frappe par sa justesse. “C’est dans la continuité de Clôture de l’amour [précédente pièce de Pascal Rambert, lire ici]. Ça convoque quelque chose de très sensible, lié à la mémoire et la vieintime, nous a confié l’actrice Audrey Bonnet. On joue avec ses sensations personnelles, forgées dans le travail commun.”

Ce mélange fiction-réalité est basé sur la vie supposée de chacun des protagonistes (leurs amours, leurs amis, leurs emmerdes...) que sur toute une génération de quadragénaires qui a su regarder la beauté du monde sans jamais parvenir à s’en emparer.

Répétition – Jusqu’au 1er février au Radiant-Bellevue (du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h30), spectacle programmé par les Célestins.
Pour aller plus loin : lire l’entretien avec les acteurs de cette Répétition dans Lyon Capitale-le mensuel n°740, en vente en kiosques jusqu’au 29 janvier et dans notre boutique en ligne.
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