Musée des Tissus : “On raisonne avec le couteau dans les reins”

À l'issue du comité de pilotage pour la sauvegarde du musée des Tissus, Georges Képénékian a accepté de répondre aux questions de Lyon Capitale. Alors que la décision de mettre la clef sous la porte pourrait être prise ce lundi par Emmanuel Imberton, le maire de Lyon regrette que la question du financement prime sur celle du projet “culturel et scientifique”.

Lyon Capitale : Pourquoi n'avez-vous pas réussi à vous mettre d'accord pour trouver une solution qui sauverait le musée des Tissus ?

Georges Képénékian : On a exposé notre projet. On ne s'est pas encore convaincus les uns les autres. La Région n'est pas si loin de la vision que l'on propose.

Qu'est-ce qui bloque, alors ?

On raisonne avec le couteau dans les reins. Peut-être que notre projet a besoin d'être affiné, mais le projet retenu aujourd'hui (celui de la Région, NdlR), n'est pas culturel et scientifique. C'est un projet de financement et de rachat pour résoudre la question budgétaire. Cela ne résoudra pas le problème à long terme. Il y a plus de quatre ans de travaux à imaginer. L'État et la CCI arrêteront leurs subventions dans quatre ans. Si on n'a pas trouvé de solution d’ici là avec des participations intelligentes au sein d'un Groupement d'intérêt public (GIP) composé d'acteurs privés, on se retrouvera dans le mur dans cinq ans.

Pour vous, la seule solution c'est d'abord d'élaborer un projet “culturel et scientifique”?

Nous avons présenté avec Sylvie Ramon un projet culturel et scientifique. L'idée que l'on avance, c'est que des musées monocultures et fermés, même si c'est une belle bonbonnière, n'attirent pas les publics et la jeunesse. Il faut un musée art-déco revisité, design, mode et tissus. C’est la clef des projets de demain. Il ne s'agit pas juste de résoudre un problème immobilier, quelle que soit la pression qui pèse sur la CCI. Parce que la pression budgétaire est aussi sur la Ville, sur la Métropole, et demain sur la Région.

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