Les bonnes étoiles de Thierry Frémaux

Ce soir-là, à la cinémathèque française, où que l'on tournât la tête, se trouvait une star du 7e art. Roman Polanski et Jean-Paul Rappeneau, Monica Belluci et Guillaume Canet, Serge July et Juliette Binoche, Anouk Aimée et Tony Gatlif... Tous étaient là pour assister à la remise de légion d'honneur à Thierry Frémaux, directeur de l'Institut Lumière et délégué général du festival de Cannes, par la ministre de la Culture Christine Albanel. Devant une telle assistance, le directeur de la Cinémathèque s'est amusé : "c'est vrai qu'on se fait beaucoup d'amis quand on sélectionne les films du festival de Cannes !" De fait, certains étaient sans doute là pour soigner leur carrière, comme cette actrice célèbre qui insistait "j'ai eu la chance d'avoir des films sélectionnés à Cannes et donc de rencontrer Thierry Frémaux mais je n'ai pas encore fait partie du jury du festival ". La soirée aurait pu être guindée ou sonner faux. Tout au contraire, elle fut chaleureuse, drôle et émouvante. Beaucoup d'invités du monde du 7e art ne connaissaient manifestement en Thierry Frémaux que le fou de cinéma. "Comme presque tout le monde, je ne connais pas bien Thierry Frémaux" indiquait en préambule Gilles Jacob, président de Cannes, auteur d'un joli film, drôle, sensible et cinéphilique en diable, sur "la vie de Thierry F." projeté le soir même. Au cours de la soirée, les invités ont découvert derrière "le cinéphile qui compte désormais dans le paysage du cinéma mondial", selon l'expression de Gilles Jacob, un Lyonnais fidèle, donc querelleur avec les Stéphanois, très attaché à son village d'origine Tullins-Fure (Isère) et à ses copains des Minguettes (Vénissieux), un dingue de sport, ceinture noire de judo, coureur cycliste et fou de foot, surtout de l'OL. Lors d'un discours truffé de savoureuses références au football, Thierry Frémaux a même fait mine d'inviter l'assistance - plutôt pétrifiée à cette idée - à entonner le traditionnel "qui ne saute pas n'est pas Lyonnais". Emu, et émouvant, Thierry Frémaux a retracé le fil de sa vie pour rendre hommage à tous ceux qui, de Tullins-Fure à Los Angeles, Buenos-Aires ou Shangaï, ont compté dans son parcours. Il a fait chaleureusement applaudir ses "tontons de la rue du Premier-Film" qui ont su faire confiance au jeune étudiant en histoire qu'il était quand il poussa la porte de l'Institut Lumière : les Lyonnais Bernard Chardère, Raymond Chirat et bien sûr Bertrand Tavernier. Une impressionnante liste de bonnes étoiles, qui va des copains d'enfance aux stars du cinéma mondial et qui, pour beaucoup, l'entouraient ce soir-là.

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