Grimal, au-delà des notes

Le violoniste David Grimal vient à Lyon pour deux concerts exceptionnels à l’Auditorium. Retour sur la carrière et l’engagement de cet artiste hors-norme, que beaucoup n’hésitent pas à comparer au très grand Isaac Stern.

Dire de David Grimal qu’il est un soliste d’exception est un grossier lieu commun pour qualifier la rareté et l’extraordinaire talent de ce jeune artiste français, qui fut le disciple de Schlomo Mintz et Isaac Stern. Techniquement, il est époustouflant et apparaît comme un partenaire de musique de chambre très demandé ainsi qu’un invité prestigieux de nombreux orchestres internationaux. Son amplitude de jeu sans limite lui permet de tout jouer, avec une souplesse d’archet et un touché de cordes prodigieux. Quant à son interprétation, elle est toujours osée et brillamment juste.

Impossible de rester indifférent à sa manière très spéciale de s’approprier les partitions, comme dans l’enregistrement magistral des sonates de Bach où il excelle à faire surgir “l’intérieur” du langage musical. Mais attention, pas d’intellectualisme gratuit ou de prétention narcissique dans l’interprétation de Grimal. Le musicien n’est pas du genre à se délecter de son jeu en oubliant son auditoire. Bien au contraire il rend l’œuvre immédiatement accessible car il n’en cache rien, soucieux d’une sincérité musicale. On pense notamment aux sonates de César Franck et de Richard Strauss parues chez Harmonia Mundi, où se révèle une vérité rarement entendue...

Dissonances humanistes

Au-delà de cette carrière de soliste irréprochable, David Grimal est un artiste engagé désireux de rendre accessible la musique classique au plus grand nombre. Cette envie ne vire pas à la démagogie, grâce à la création du collectif Dissonances (regroupant des chambristes et des musiciens internationaux) qui mène une réflexion sur l’art musical. L’ensemble se distingue déjà avec notamment l’une des plus belles interprétations de la Nuit transfigurée de Schoenberg (chez Naïve).

À l’auditorium, le musicien s’emparera de la célébrissime Symphonie n°8 “inachevée” de Schubert, de Sinfonietta de Janácek -dont résonne encore chez tous les mélomanes l’enregistrement des sonates par Grimal et Georges Pludermacher- et il sera très attendu dans une création mondiale de Thierry Escaich.

David Grimal. Les 8 et 10 octobre, à l’Auditorium, 82 rue de Bonnel, Lyon 3è. 04 78 95 95 95. www.auditoriumlyon.com

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