L'Avare Lagarde TNP 1
© Pascal Gély

L’Avare de Lagarde au TNP : cassette blindée

Ludovic Lagarde présente cette semaine au TNP une version résolument moderne du chef-d’œuvre de Molière. Avec Laurent Poitrenaux dans le rôle-titre.

L’Avare, de Molière – Mise en scène Ludovic Lagarde © Pascal Gély

© Pascal Gély

Une nouvelle version de L’Avare ? Encore ! serait-on tenté de répondre. Si l’on ne met pas en doute le lieu commun tant de fois ressassé que le propre des classiques est de ne jamais vieillir, on peut quand même s’interroger sur la nécessité de remettre sur le métier cet ouvrage, tant s’en sont multipliées les versions ces dernières décennies. Et souvent sans autre succès que de fournir au public scolaire l’occasion de sorties hors des salles de cours. En 1999, la version grandiloquente de Roger Planchon avait même précipité sa désaffection auprès de nombreux spectateurs et critiques dramatiques.

Cette fois, l’équipe réunissant Ludovic Lagarde à la mise en scène et Laurent Poitrenaux dans le rôle d’Harpagon nous incline à penser que leur lecture de L’Avare pourrait non seulement être jouissive (à condition de bien jouer le texte, il se suffit à lui-même) mais aussi source d’une réflexion renouvelée sur les grands thèmes de l’œuvre : l’argent, l’avarice, l’amour dévoyé.

L’Avare en a toujours dans le coffre

Directeur de la Comédie de Reims, Ludovic Lagarde est connu pour ses mises en scène à la fois exigeantes et souvent innovantes dans la forme. On se souvient notamment de son travail sur les textes de l’écrivain Olivier Cadiot, présenté au festival d’Avignon en 2010. On y retrouvait son complice Laurent Poitrenaux, comédien fascinant, interprète toujours juste des rôles qui lui sont confiés. Il devrait faire un Harpagon mémorable. Un adorateur paranoïaque de l’argent, vivant aujourd’hui, veillant maladivement sur ses biens amassés dans un entrepôt blindé, sécurisé avec moult caméras et systèmes de surveillance.

L’Avare, de Molière – Mise en scène Ludovic Lagarde © Pascal Gély

© Pascal Gély

Tout l’enjeu que se fixe Lagarde est en effet de se baser sur la perception moderne de l’argent, différente de celle du XIXe, illustrée notamment par Le Père Goriot. On retrouve les grandes scènes classiques mais actualisées, traitées avec nos codes et comportements. Aussi bien sur le plan des mœurs que de certaines péripéties, on découvrira ainsi le rôle-titre se livrant à une véritable prise d’otages, fusil compris, comme les séries policières nous ont habitués à en voir.

L’Avare – Du 17 au 20 février à 20h + dimanche 21 à 15h30, au TNP.
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