Ingres François Ier Vinci
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Fin des histoires de cœur et d’épée au musée des Beaux-Arts

Plus que quelques jours pour découvrir le style “troubadour”, grâce à la passionnante exposition “L’invention du passé” au musée des Beaux-Arts de Lyon.

Décidément, le musée des Beaux-Arts de Lyon continue de surprendre. Avec un sous-titre tel qu’“Histoires de cœur et d’épée”, on pouvait s’attendre à une exposition un peu niaise de chevaliers en collants et donzelles à nattes. Il n’en est rien.

L’invention d’un style

“L’invention du passé” est de bout en bout passionnante. Au même titre que la perspective au Quattrocento, elle rappelle que les artistes ont inventé, ont donné corps et formes aux événements du passé. Et que la représentation de celui-ci, en dehors des scènes de bataille et du portrait (considérés comme les genres majeurs), a donné lieu à un genre : le style “troubadour” ou “anecdotique”.

Fleury Richard et ses émules

La toile fondatrice, la poignante Valentine de Milan pleurant la mort de son époux Louis d’Orléans, assassiné en 1407 par Jean Sans Peur, duc de Bourgogne, on la doit à Fleury Richard, peintre né à Lyon en 1777. Son succès fut tel au Salon de 1802 que cet ancien élève de Jacques-Louis David décida de ne pas emprunter le chemin du grand genre pictural néoclassique avec ses sujets antiques, mythologiques ou bibliques, au profit de sujets “mineurs”, intimes, qui tendent à humaniser les figures historiques qu’ils représentent. Les scènes prennent alors une tournure autant sensible que documentaire, les peintres reconstituant avec soin les intérieurs médiévaux ou ceux de la Renaissance.

Richard créa rapidement l’émulation auprès de ses contemporains qui, comme lui, prendront bientôt le Moyen Âge, Henri IV, François Ier ou les maîtres du passé (de Vinci, Cellini, Raphaël, Poussin) comme sujets à part entière. Le genre connaît évidemment ses développements, son apogée avec les toiles de Pierre Révoil et celles plus ambitieuses de Paul Delaroche, sa diffusion au-delà des frontières françaises, mais aussi son déclin dans les années 1850 avec l’avènement du modernisme.

Servie par un accrochage simple et efficace, l’exposition prend le soin de replacer le sujet de chaque toile et le moment de sa réalisation dans son contexte historique, pour un résultat ludique et particulièrement enrichissant.

“L’invention du passé – Histoires de cœur et d’épée en Europe, 1802-1850” – Jusqu’au 21 juillet au musée des Beaux-Arts de Lyon.
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