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Vin : les coteaux du Lyonnais face au réchauffement climatique

 À seulement quelques kilomètres de Lyon, la petite appellation AOC, trait d’union entre les beaujolais nordistes et les côtes-du-rhône sudistes, pourrait bien tirer son épingle du jeu face au changement climatique.

Les coteaux du Lyonnais, trait d'union entre les vignobles du Beaujolais et de la vallée du Rhône ©Coteaux du Lyonnais “Ce qu’il y a de nouveau cette année, ce sont les coups de soleil.” Frédéric Bernard a le teint tanné du vigneron qui travaille dehors à l’année. Mais les coups de soleil, ce sont ceux de ses vignes, à Taluyers, l’un des fiefs méridionaux de l’appellation coteaux-du-lyonnais. Au-delà de 42°C, ces “coups de soleil” sont fréquents chez les végétaux, notamment la vigne. On observe alors des dessiccations partielles des feuilles dont le limbe brunit et se nécrose sur des parties plus ou moins étendues. Le phénomène est directement lié au réchauffement climatique. Inversement – et n’en déplaise à Donald Trump, le réchauffement climatique n’est pas étranger aux vagues de froid polaire – les risques de gel au printemps se sont accrus. Ce qui s’est produit ces deux dernières années dans ce vignoble encore (trop) confidentiel.  

Entre +0,6°C et +1°C d’alcool par décennie depuis 30 ans

D’après l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), la température a augmenté d’un degré sur l’ensemble des vignes françaises ces quinze dernières années. Première conséquence : une avance phénologique. La vigne débourre plus tôt (développement des bourgeons), fleurit plus tôt et mûrit plus vite. La maturation des raisins s’accélère, les baies se gorgent alors de sucre. Or, lors de la vinification, le sucre se transforme en alcool. Conclusion : plus un vin est riche en sucre, plus il est riche en alcool. Depuis trente ans, toujours selon l’Inra, les vins ont ainsi gagné entre 0,6°C et 1°C d’alcool*. Dans le même temps, les raisins perdent en acidité – entre 0,5 gramme/litre et 1 gramme/litre. Ce rapport acides/sucres, primordial pour la structure, l’équilibre et la conservation des vins, est donc ébranlé. Et les effets du changement climatique se ressentent déjà dans le verre.

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