Une machine unique au monde à Villeurbanne

Il accueillera une machine unique au monde, capable de repousser les limites de l'observable de l'infiniment petit.

C'est un événement pour les scientifiques du monde entier. D'ici la fin de l'année, l'agglomération lyonnaise accueillera une machine unique au monde capable de repousser les limites de l'observable de l'infiniment petit. Ce spectromètre d'une puissance inégalée (1000 mégahertz) pourrait faire avancer les connaissances dans de nombreux domaines. Voilà quatre ans que le CNRS est en ébullition sur ce projet. Cette semaine doit être posée, en grande pompe à Villeurbanne, proche de la Doua, la première pierre du futur centre européen de résonance magnétique qui abritera fin 2007 la machine révolutionnaire. La technique par résonance magnétique nucléaire est bien connue du grand public lorsqu'on l'utilise en médecine. Le terme nucléaire est d'ailleurs trompeur car il n'est pas question de radioactivité mais d'utiliser les propriétés magnétiques des noyaux d'atomes. C'est cette technique qui a donné naissance à l'IRM qui permet d'obtenir des images anatomiques du corps humain d'une extrême finesse et qui constitue l'une des avancées les plus importantes de l'histoire de la médecine. Avec le spectromètre, cette fois, c'est au cœur de l'intimité de la matière à l'échelle des molécules que l'on va pénétrer. Cet appareil va ouvrir la voie à des recherches dans de nombreux domaines. En matière de santé d'abord.

Une révolution scientifique

A Lyon, ville du Cancéropôle, on est dans les starting-blocks. Le spectromètre permettra "de poser des diagnostics précoces en cancérologie avant même qu'une tumeur se développe, et de mieux évaluer l'efficacité de nouveaux traitements", explique Pierre Toulhoat, chef de projet du Centre de RMN. Et comme si cela ne suffisait pas, bien d'autres applications sont prévues notamment dans le domaine de l'environnement et des polluants. L'étude des matériaux sera également mise à l'honneur. Comment créer de nouveaux alliages à la fois plus souples, plus solides, plus résistants à la chaleur ou au froid ? C'est en analysant la structure même de la matière dans son extrême précision qu'on peut parvenir à la modeler savent les chercheurs. Une quarantaine de chercheurs permanents travailleront dans ce centre européen de RMN, placé sous la tutelle du CNRS, de l'Université Lyon 1 et de l'Ecole normale supérieure de Lyon. Mais ce centre, unique au monde, accueillera également ponctuellement des scientifiques venus de toute l'Europe. Sa situation au cœur de la future cité Lyonnaise de l'Environnement et de l'analyse*, à Villeurbanne, devrait favoriser les synergies.

* Au Centre européen de RMN qui ouvrira à la fin de l'année s'ajouteront dans deux ans l'Institut des sciences analytiques (ISA) et le Cemagref Lyon, organisme de recherche sur l'ingénierie agricole et l'environnement. L'ensemble constituera la future Cité lyonnaise de l'environnement et de l'analyse.

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