Squat du collège Maurice-Scève © Tim Douet
Squat du collège Maurice-Scève © Tim Douet

Squat Maurice-Scève (Lyon 4e) : la question du relogement des jeunes migrants divise

L'ancien collège Maurice-Scève, dans le 4e arrondissement de Lyon, sera évacué sous peu après l'opération de recensement de ce mardi 6 octobre. Se pose maintenant l'épineuse question du relogement des 300 jeunes migrants qui vivent dans le squat, qui oppose la préfecture et certains élus de la métropole de Lyon.

Que vont devenir les 300 jeunes migrants de l'ancien collège Maurice-Scève, dans le 4e arrondissement de Lyon ? Reconverti en logement de fortune depuis deux ans, le squat devrait être évacué sous peu. Ce mardi 6 octobre, une opération de police a eu lieu pour "recenser les personnes présentes" et faire "une reconnaissance des lieux" d'après la préfecture. Celle-ci a été vivement critiquée par les élus de gauche du groupe "Lyon en commun", membre de l'exécutif de la ville et de la métropole de Lyon, qui ont dénoncé une opération "musclée", "digne d'une action antiterroriste".

Une opération de recensement "musclée" ?

Vexée, la préfecture rappelle dans un communiqué que cette opération de recensement effectuée par les forces de l'ordre a été faite pour préparer l'évacuation du squat : " Cette évacuation a été demandée par le président de la Métropole de Lyon. Ce recensement est réalisé pour procéder à une évacuation en toute sécurité. Il n'y a pas eu de déploiement d'hélicoptère, contrairement a ce qui a été indiqué." La préfecture affirme que l'hélicoptère aperçu par les témoins n'avait rien à voir avec l'opération : il survolait l'A6. Quant au drone, il a été utilisé "pour des raisons techniques et de sécurité, afin de préparer une évacuation en toute sécurité." 

Une explication qui ne satisfait pas entièrement les élus de "Lyon en commun". Ceux-ci conviennent que la métropole de Lyon avait été informée de l'opération, "mais pas des volumes" employés par la préfecture, faisant allusion par-là aux six cars de CRS dépêchés sur place, au drone et à la prise d'empreintes digitales des occupants du squat.

Les jeunes migrants seront-ils tous relogés ?

Les élus confirment qu'une évacuation du squat aura bien lieu prochainement. "Les personnes seront prises en charge par l'Etat ou par la métropole, explique-t-on à "Lyon en commun". Le problème, ce sont ceux qui ne rentrent ni dans les critères de la préfecture, ni dans ceux de la métropole. Leur sort est pour l'instant en suspens. L'enjeu pour "Lyon en commun", c'est que tout le monde sorte de là avec une solution de logement à plus ou moins long terme." Une solution à "moins long terme" pouvant potentiellement être une mise à l'abri temporaire dans le cadre de l'aide au retour volontaire vers le pays d'origine.

De son côté, la préfecture tient à rappeler que suite au diagnostic social effectué cet été dans le squat, elle a déjà pris en charge plus de 200 personnes. Reste donc une petite centaine de jeunes migrants, auxquels se sont ajoutées les arrivées plus récentes. Pour ceux qui relèvent de la compétence de la préfecture, à savoir les majeurs, une solution de relogement sera proposée aux demandeurs d'asile. Ceux qui ont été déboutés de leur demande, en revanche, ne seront pas relogés. "Tout le monde doit être prêt à faire des efforts pour les reloger, estiment les élus de "Lyon en commun". La préfecture, la métropole et la ville. Nous comprenons la position de la préfecture, mais on ne peut pas laisser les gens comme ça. "

 

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