Retraites : "Il faut que ça dure"

Ce samedi, la manifestation contre la réforme des retraites à Lyon se sera soldée par une baisse de la mobilisation. Avec 22.000 manifestants selon les syndicats et 9200 selon la police, le mouvement semble s’essouffler comme un peu partout en France.

Parti à environ 15h de la place Jean Jaurès, le cortège a avancé paisiblement jusqu’à la place Bellecour. Un cortège mosaïque composé de retraités, d’actifs, d’étudiants et de lycéens, mélangeant à la fois des travailleurs du privé comme du public. La mobilisation est moins forte que lors de la dernière manifestation du samedi 16 octobre qui avait rassemblé 38.000 personnes d'après les syndicats, 16.000 d'après la police. Cette fois, il est question de 9200 à 22.000 participants, selon les sources. Est-ce l'effet vacances de la Toussaint ou le vote définitif de la loi ?

L’essoufflement constaté du mouvement n’atterre toutefois pas les manifestants. Pierre, 56 ans, licencié récemment de son poste de cadre dans le social, est convaincu de l’avenir de la mobilisation : "Je pense que le noyau dur est là, caractéristique de ce type de mouvement. Il est possible que des personnes passent le week-end chez eux en famille ou ailleurs mais il n'empêche que je pense qu'il y a un fort potentiel de mobilisation". Jeanne, retraitée de 63 ans, nous explique que si elle est dans la rue, c’est par "solidarité avec les jeunes et les moins jeunes, la retraite c’est une question de solidarité". Elle aussi est convaincue de l’impact qu’a la mobilisation actuelle : "On a gagné la bataille de l'opinion, on a mis sept manifestations pour ébranler la conscience des gens, (…) Il faut très longtemps pour que les consciences évoluent, mais quand les gens ont enfin compris qu'il sont concernés, ils bougeront plus tard. Pour moi le prochain rendez-vous, c'est 2012".

Les syndicats toujours dans le mouvement

Du côté de l’intersyndicale, on affiche une satisfaction. Pierre Coquan, secrétaire départemental de la CGT apprécie cette manifestation "dynamique." Pour lui, le mécontentement est ancré profondément et il promet une suite au mouvement : "On va continuer de proposer des temps forts et de faire en sorte qu’il y ait le plus de salariés possible qui s'engagent dans le mouvement". Les syndicats étudiants et lycéens étaient également présents dans le cortège. En petit nombre, ils ont tout de même fortement donné de la voix. Kevin, responsable de l’Union National des Lycéens (UNL) de Lyon reconnaît que le mouvement lycéen s’est "cassé" avec les vacances mais considère que cette manifestation consistait à "chauffer les troupes". Odile, employée de l’action sociale "d’un certain âge qui subit de plein fouet le report de la date de départ à la retraite", observe la manifestation du bord de la route. Elle résume l’esprit qui mêle tout à la fois la force de conviction et la crainte de l'essoufflement par une formule lapidaire : "il faut que ça dure".

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