John Textor est empêtré dans une procédure qui pourrait le contraindre à verser plus de 90 millions de dollars à un fonds américain.
John Textor a essuyé vendredi un revers devant la justice britannique dans une procédure liée au rachat de l'Olympique lyonnais, visant à le contraindre à verser plus de 90 millions de dollars au fonds américain Iconic. L'homme d'affaire promet de poursuivre la procédure devant les tribunaux.
Ce litige est susceptible de fragiliser sa structure multiclubs, bâtie via des montages financiers complexes entre la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Brésil ou encore les Iles Caïmans. Sa holding britannique Eagle possède, outre l'OL, le club brésilien de Botafogo et l'équipe belge de Molenbeek. Elle vient de vendre sa participation dans Crystal Palace en Angleterre.
"John Textor a sciemment violé ses engagements contractuels", juge Iconic
Iconic avait investi 75 millions de dollars lors du rachat du club lyonnais fin 2022, en échange d'une participation de 15,7 % dans Eagle. L'accord prévoyait, en contrepartie, une introduction rapide à la Bourse de New York. Celle-ci n'ayant jamais eu lieu, le fonds réclame, en vertu du contrat, le rachat de ses parts, correspondant à la somme investie plus 11 % d'intérêts annuels, soit 93,6 millions de dollars (lors de la plainte).
Le propriétaire de l'OL refuse de payer, arguant que le contrat a été mal exécuté par Iconic, qui doit dans ces conditions rester actionnaire minoritaire. C'est cette défense, présentée dans l'espoir d'éteindre la procédure, qui a été rejetée vendredi par la Cour commerciale britannique dans un jugement sur ce point spécifique, obtenu par l'AFP.
Cette décision "confirme sans équivoque que John Textor a sciemment violé ses engagements contractuels et doit à Iconic" une somme désormais estimée à 97 millions de dollars, a réagi le fonds dans une déclaration à l'AFP, promettant de mettre "tout en œuvre, dans toutes les juridictions" pour récupérer cet argent.
John Textor a indiqué à l'AFP son "intention de faire appel". "Je vais maintenant préparer une défense complète contre la plainte", a-t-il ajouté. Dans une procédure parallèle aux États-Unis, il avait soutenu que les liens de plusieurs investisseurs d'Iconic avec des ressortissants russes sanctionnés à Washington, Londres et Bruxelles rendaient impossible l'introduction en Bourse.
Critiqué pour sa gestion financière de l'OL, récemment sauvé d'une rétrogradation administrative en Ligue 2, Textor a perdu le contrôle du club au profit d’Ares, le fonds américain qui lui avait prêté 425 millions pour le rachat. Il est aussi contesté à Botafogo, qu'il a mené au sommet du football sud-américain, mais où ses montages inquiètent.