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Un bus TCL. @WilliamPham

"Qui vous a conseillé dans l'invention de cette délibération ?" La création d'une SPL mobilités enflamme le conseil municipal de Lyon

Après avoir créé de gros remous au conseil de la Métropole de Lyon et au Sytral fin juin, le débat autour de la création d'une SPL Mobilités s'est invité au conseil municipal de Lyon, ce jeudi 7 juillet. Et il a été, comme attendu, houleux.

Lyon Cap' vous avait prévenu en amont. Le vote d'une délibération sur la création d'une SPL mobilités allait être électrique au conseil municipal de Lyon, ce jeudi 7 juillet (lire ici).

De quoi s'agit-il ? Une SPL mobilités (Société publique locale mobilité) va être créée, une nouvelle structure pour intervenir dans les domaines du stationnement, de la mobilité, des transports, de la voirie et de l'espace public.

Cette structure doit notamment reprendre la gestion des parcs relais du Sytral, le stationnement payant dans les rues à Lyon, la gestion, l'exploitation et la maintenance de 15 parcs métropolitains de stationnement ou encore la gestion, l'exploitation et la maintenance des parkings relais de gares TER et d'aires de covoiturage. Mais aussi le déploiement opérationnel d’une offre de stationnement sécurisée pour les vélos et le déploiement à large échelle d’un dispositif d’autopartage en stations en lien avec l’amplification de la ZFE (Zone à faibles émissions).

La création et l'approbation de ce projet doivent être validées par la Métropole de Lyon, le Sytral et la Ville de Lyon. La semaine dernière, le lundi 27 juin, la création du projet a été validée d'une courte tête à la Métropole de Lyon, avec des crispations y compris dans la majorité de Bruno Bernard, le président écologiste de la Métropole. Nathalie Perrin-Gilbert, conseillère métropolitaine et adjointe à la culture à la ville de Lyon, était montée au créneau. Comme souvent. L'opposition, centriste comme de droite, avait (encore) fustigé la méthode de concertation des écologistes. Et aussi la nouvelle gouvernance dans cette nouvelle structure, où les 4 représentants de la Métropole de Lyon dans cette nouvelle structure sont... tous dans la majorité métropolitaine : les écologistes Fabien Bagnon et Sofia Popoff, l'insoumis Laurent Legendre et la socialiste Sandrine Runel.


"Comment, monsieur le Maire, le président de la Métropole vous a-t-il convaincu ?"

David Kimelfeld, ancien président de la Métropole de Lyon


Jeudi 30 juin, au Sytral, le sujet est revenu sur la table. La création et l'approbation de cette SPL mobilités ont été votés au Sytral, où les écologistes bénéficient d'une large majorité. Mais des membres du conseil d'administration ont aussi fustigé la méthode (notre décryptage sur le sujet à lire ici). Bruno Bernard, le président écologiste de la Métropole de Lyon et du Sytral, et Jean-Charles Kohlhaas, vice-président écologiste de la Métropole de Lyon et du Sytral seront les deux représentants de Sytral Mobilités dans cette nouvelle structure.

Le sujet est donc venu sur la table, aussi, ce jeudi 7 juillet, au conseil municipal de Lyon. Les trois groupes d'oppositions (le groupe de droite, le groupe de Gérard Collomb et le groupe de David Kimelfeld) se sont alliés pour fustiger cette délibération. Dans la majorité de Grégory Doucet, le groupe de Nathalie Perrin-Gilbert s'est lui abstenu.

De retour au conseil municipal, l'ancien président de la Métropole de Lyon, David Kimelfeld, a attaqué sec. "Qui vous a conseillé monsieur le Maire et monsieur le président de la Métropole dans la rédaction et l'invention de cette délibération ? Comment, monsieur le Maire, le président de la Métropole vous a-t-il convaincu ?", a raillé Kimelfeld, dénonçant "une gouvernance qui nie les territoires, qui se fait entre amis et même une petite réunion d’amis", "une gouvernance qui écarte l'opposition".

7 membres de la majorité pour les 7 sièges dans la gouvernance de la nouvelle SPL mobilités

"Vous jugez l'opposition transparente mais quand vous jugez l'opposition transparente, c'est les Lyonnais qui n'ont pas voté pour vous que vous jugez transparent", a tancé David Kimelfeld. "C’est la première SPL créée par Bruno Bernard (le président de la Métropole de Lyon), mais il ne va pas s’arrêter là. L’appétit vient en mangeant. Il a compris qu’il était extrêmement confortable d’avoir cette gouvernance solitaire hors du contrôle démocratique des assemblées", a vilipendé Kimelfeld.

Dans l'opposition, Yann Cucherat et Denis Broliquier ont également fustigé cette délibération. Demande de vote à bulletins secrets, suspensions de séance, l'après-midi a été agitée place de la Comédie autour de cette délibération. Un spectacle vain pour l'opposition puisque les écologistes ont une large majorité au conseil municipal de Lyon avec 41 élus sur 73. L'adjoint aux mobilités, Valentin Lungenstrass, a été désigné, après le vote à bulletins secrets, comme le représentant de la Ville de Lyon dans la future SPL Mobilités. Dans la gouvernance de la nouvelle SPL, il y aura donc 7 membres (4 issus de la Métropole de Lyon, 2 du Sytral, 1 de la Ville de Lyon), les 7 seront issus de la majorité. Aucun de l'opposition.

Lire aussi : Après la Métropole, la création de la SPL mobilités crée (aussi) des remous au Sytral

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