Quatre militants d'extrême droite interpellés par le GIPN à Lyon

Quatre activistes lyonnais ont été interpellés par le GIPN mardi 11 juillet, en début d'après-midi, après être montés sur le toit d'un bâtiment de la Part-Dieu (Lyon 3e). Ils entendaient protester contre "les atteintes à la démocratie et la liberté d'expression à sens unique" après l'interdiction, il y a deux semaines, de leur manifestation par le préfet. Parmi eux, Alexandre Gabriac, président du groupuscule identitaire des Jeunesses nationalistes et ancien du FN.

Quatre militants d'extrême droite identitaire et chrétienne ont été interpellés par le GIPN en début d’après-midi, vers 13h15, à Lyon 3e, après être montés sur le toit d'un bâtiment de la gare de la Part-Dieu abritant notamment les locaux de la société de conseil SETEC. Parmi eux, Alexandre Gabriac (de dos sur la photo ci-dessous), 22 ans, conseiller régional et président des Jeunesses nationalistes depuis octobre 2011, ancien adhérent du Front national et ancien proche de l'ex-numéro 2 du FN, le professeur de l'université Lyon III Bruno Gollnisch. Les trois autres sont âgés de 20 ans.

Perchés à plus de vingt mètres de hauteur depuis 10h30, l'objectif de cette "agitprop identitaire" visait le déploiement d'une banderole où était inscrit "Interdiction, rafle, stop, maîtres chez nous" et sur laquelle figuraient deux croix celtiques. Un symbole utilisé depuis les années 1940-1950 par les mouvements d'extrême droite nationalistes ou néofascistes. Le tout accompagné de l'éternel slogan virilement chanté : "La France aux Français".

Protester contre les "atteintes à la démocratie et à la liberté d'expression"

Selon le témoignage d'un jeune militant identitaire, recueilli sur place et sous couvert d'anonymat, le message déployé est à mettre en rapport avec l'interdiction de manifester ordonnée par la préfecture du Rhône aux Jeunesses nationalistes et sympathisants identitaires, le 23 juin dernier. Pour rappel, l'Administration avait décidé l'annulation du défilé, cyniquement nommé "révolte des souchiens", en raison d'un risque de troubles à l'ordre public. Un collectif antifasciste d'extrême gauche ayant eu l'idée d'organiser le même jour un contre-rassemblement de vigilance, manifestation également interdite.

Soixante-dix manifestants nationalistes avaient néanmoins bravé la décision préfectorale pour assister à un discours prononcé à la Part-Dieu par Yvan Benedetti, le président de l’Œuvre française. Tous ont été interpellés, contrôlés ou placés en garde à vue par les forces de l'ordre après que des débordements ont été constatés. "C'était un mouvement calme au départ", insiste le jeune militant nationaliste que nous avons rencontré sur place. Il dénonce les gazages et les matraquages effectués selon lui par les policiers.

Plus de 60 policiers et pompiers dépêchés sur place

Deux détachements de la compagnie départementale d'intervention de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Rhône sont d'abord intervenus vers 10h50, avant d'être rejoints par des agents du service interdépartemental de sécurité des transports en commun (SISTC), de la brigade anticriminalité (BAC) ainsi que de plusieurs officiers du commissariat des 3e et 6e arrondissements.

Les militants, cinq à ce moment précis, ont refusé de descendre, se mettant alors dans une position face au vide empêchant la possibilité d'une interpellation selon la procédure de sécurité. Le service départemental d'incendie et de secours (SDIS 69) a alors été appelé en renfort et a déclenché une opération de secours par liaison radio avec le centre opérationnel départemental d'incendie et de secours (CODIS). Six véhicules ont été dépêchés sur place, dont une échelle mobile.

Après avoir discuté avec des policiers ayant réussi à accéder au sommet du bâtiment, un des militants a accepté de descendre aux alentours de 12h30 avant d'être relâché sans que rien, a priori, lui soit reproché. C'est à ce moment là que 25 hommes du GIPN sont arrivés, cagoulés. Deux d'entre eux ont accédé au toit à l'aide de l'échelle des pompiers, tandis que d'autres ont emprunté les escaliers. Les membres du GIPN ont interpellé les quatre militants nationalistes aux alentours de 13h20. Ces derniers devaient être entendus en fin de journée au commissariat local.

Selon nos informations, aucune poursuite ne devrait être engagée contre Alexandre Gabriac et ses acolytes. Aucune infraction n'ayant été constatée, malgré le déploiement de fumigènes bleu-blanc-rouge et de messages à connotation ultranationaliste. Les mis en cause seront néanmoins interrogés sur leurs motivations.

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