PCB, la pollution persiste

Les résultats sont mitigés. Quelques bonnes nouvelles devraient réjouir les pécheurs occasionnels, comme celle de la levée prochaine de l'interdiction de pêche des poissons de surface ; à savoir les perches, gardons et brochets. De plus, la bonne qualité de l'eau potable a été confirmée par les analyses. Elles démontrent l'absence de contamination des nappes phréatiques. Cependant, quelques mauvaises nouvelles s'ajoutent au bilan. L'interdiction de pêche des poissons de fond, comme les carpes et les silures, est maintenue et de nouveaux secteurs contaminés ont été annoncés. C'est le cas de la portion du Rhône allant de Saint Vulbas à Loyettes ainsi que de quelques cours d'eau comme le Doubs, le petit Rhône et le Fier où des restrictions de pêche devraient être appliquées. Au niveau de la pêche commerciale, l'interdiction est en vigueur sur tout le fleuve depuis le barrage de Sault-Brenaz jusqu'à la mer Méditerranée. A la suite de ce bilan, la Fédération Régionale de la Protection de la Nature (FRAPNA) insiste sur la diversité des polluants trop souvent " limitée aux PCB par les pouvoirs publics. Les pesticides et les métaux lourds sont également sources de pollution des cours d'eau ".
L'indemnisation des pêcheurs

Le préfet du Rhône a insisté sur la compensation financière des professionnels de la pêche sur le fleuve Rhône. Il fait état de 12 pêcheurs professionnels touchés par l'interdiction de commercialisation et qui sont indemnisés par le ministère de l'Agriculture. Au total, les aides s'élèvent à 180 000 euros pour ces seuls pêcheurs. " L'objectif n'est pas d'aider ces professionnels de la pêche éternellement mais bien de leur trouver un autre secteur de pêche où travailler " a déclaré Jacques Gérault. Mais la re-localisation des pêcheurs n'est pas simple. La préfecture envisage désormais d'installer ces pêcheurs professionnels sur des plans d'eau plutôt que sur les cours d'eau. Trop peu de secteurs du fleuve sont à même de les accueillir comme le confirment les analyses de conformité sanitaire effectuées. De plus, la diversité des espèces n'est pas assez importante dans les portions successibles d'accueillir un re-localisation des pêcheurs. La reprise de la pêche commerciale sur le fleuve Rhône ne semble pas envisageable avant une dépollution réelle du cours d'eau.

Un projet de décontamination qui s'éternise

" Fin 2012, des outils permettront d'entamer la dépollution " explique le préfet du Rhône. C'est le pôle de compétitivité AXELERA qui travaillera à la mise en place des installations. Un marché juteux pour le pôle de chimie et d'environnement puisque le devis des installations s'élève à près de 10 millions d'euros dont 2,6 seront pris en charge par l'Etat. La FRAPNA dénonce " un projet à long terme qui masque ceux nécessaires à court terme ".
Comme le veut le dicton populaire, " il vaut mieux prévenir que guérir ". C'est pourquoi le préfet Jacques Gérault s'est prononcé en faveur d'une surveillance " accrue " des industries successibles de déverser des produits polluants. Des inspections ponctuelles et non prévenues sont effectuées depuis 2008. Elles ont permis de relever quatre entorses à la loi dans toute la région Sud-est, automatiquement saisis par les services du procureur. Un centre commercial de Saint Cyprien et une industrie du Roussillon ont fait état de procès verbaux pour contamination aux PCB. La dépollution du Rhône semble donc s'éterniser alors que des contaminations supplémentaires s'ajoutent à un bilan déjà grave.

Victor Guilbert

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