NKM, métro poli pour être honnête

On se souvient de Sa Courtoise Suffisance, Édouard Balladur, qui le 4 novembre 1993, dans le métro parisien pour la première –et sans doute la dernière- fois de sa vie, avait eu un sacré coup de chaud. C’est aujourd’hui NKM, candidate UMP à la mairie de Paris, qui y ferait des “des rencontres incroyables” et y vivrait “des moments de grâce”.

Chaque jour, 4 millions de Parisiens prennent le métro. J’en suis parfois. Le moins souvent possible, je l’avoue sans la moindre vergogne. Car personnellement, je n’y ai jamais fait de rencontres incroyables –hormis un coude dans le sternum ou un talon aiguille transperçant mon orteil. Quant au moment de grâce, c’est en général celui où je sors le plus vite possible de la rame : bondée, puante, hostile à tous points de vue.

Un mauvais rôle de composition

Il devient urgent pour Nathalie Kosciusko-Morizet de remplacer ses spin doctors. Après sa nouvelle coupe de cheveux censée faire “peuple”, sa cigarette tenue de façon ridicule devant les caméras pour faire “sympa”, ses essais de voix et d’intonations radiophoniques nouvelles censées la rapprocher “des vrais gens”, là voilà qui, dans une interview donnée à Elle, joue cette fois son plus mauvais rôle de composition.

Prison brinquebalante

Les Parisiens n’attendent pas des minauderies de starlette, ni qu’on leur susurre des petits mots tièdes dans le creux de l’oreille, ils veulent simplement des transports ponctuels, propres et sûrs. Pour le reste, ils s’évadent de leur prison brinquebalante en écoutant de la musique via leur baladeur, ou en lisant un bon bouquin, quand ils disposent de l’espace minimal pour l’ouvrir, ce qui, bien souvent, relève de l’exploit : presbytes s’abstenir. En citant Sa Courtoise Suffisance, on pourrait ainsi lancer à NKM, et encore serait-ce mansuétude : “On vous demande de vous arrêter”. De nous prendre pour des canards sauvages.

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