Lyon : le Musée Lumière rouvre ses portes avec une nouvelle scénographie

En travaux depuis le mois de janvier 2023, le Musée Lumière a rouvert ses portes ce jeudi 26 octobre. Le musée propose désormais de nouveaux objets et de nouvelles animations pour une expérience totalement immersive.

Le Musée Lumière rouvre enfin ses portes. Alors qu’il était fermé depuis le mois de janvier pour travaux, les visiteurs ont pu finalement découvrir le nouveau visage du musée hier, jeudi 26 octobre. Des travaux de modernisation du bâtiment et d'aménagement de l'exposition ont été réalisés. "On a profité du temps des travaux pour mettre au goût du jour l’exposition, qui fête également ses vingt ans", explique Jean-Marc Lamotte, chargé des collections et du patrimoine du musée. 

Une exposition immersive et pédagogique

L’exposition permanente, a été entièrement repensée avec l’ambition de "replacer dans un contexte historique les inventions des Frères Lumière, celles qui les précèdent et celles qui les succèdent, notamment grâce au "comptoir de l’évolution"", continue le responsable des collections. Ce fameux "comptoir de l’évolution" est un peu la pièce phare du Musée Lumière. On y retrouve notamment le fameux cinématographe qui a projeté "les 10 films de la première séance du 28 décembre 1895 à Paris", mais également une maquette du Salon Indien du Grand Café de Paris, là où a été projeté le premier film, avec 33 sièges, symbole des 33 spectateurs présents ce jour-là. 

"Replacer dans un contexte historiques les inventions des Frères Lumière, celles qui les précèdent et celles qui les succèdent (...)"

Jean-Marc Lamotte, chargé de patrimoine et des collections du Musée Lumière

L’autre ambition est de plonger les visiteurs au coeur de son sujet de façon pédagogique. Pour cela, la plupart des panneaux explicatifs ont été remplacés par des projecteurs, comme un clin d’oeil. La grande fresque numérique créée à l’occasion de l’exposition "Lumière, le cinéma inventé" , que l’on avait pu voir au Grand Palais de Paris en 2015 et au Musée des Confluences en 2017, s’installe définitivement à la Villa. Les passionnés peuvent désormais découvrir les 1 422 "vues cinématographiques" réalisées entre 1895 et 1900. Un geste avant tout "symbolique", précise Jean-Marc Lamotte. 

1er cinématographe des Frères Lumière de 1895. Photo CM

Autre nouveauté, deux artistes lyonnais ont été mis à contribution pour la réouverture. Une sculpture de l’artiste Émilie Tolot a été installée. Une grande plateforme tournante anime près de 300 personnages grâce à un jeu de lumière stroboscopique. "Le stroboscope, comme le faisait le zootrope, va permettre de saisir certaines phases des personnages, qui sont, en fait, la décomposition de la vision. Ce qui donne cette impression de mouvement", continue Jean-Michel Lamotte. Enfin, un clip sur fond d’une musique électronique de Jean-Michel Jarre projette plus de deux cents films des Frères Lumière aux visiteurs pour un résultat épatant. "Nous voulions que les visiteurs aient la même émotion que les premiers spectateurs de ces films", justifie Juliette Rajont, chargée du développement à l’Institut Lumière. 

Sculpture de l'artiste lyonnaise Émilie Tolot. Photo CM

Rendre accessible le musée

Construite entre 1899 et 1901, la Villa Lumière était la demeure d’Antoine Lumière, père de Louis et Auguste Lumière. Située en plein cœur du quartier Montplaisir dans le 8e arrondissement, elle se trouve également a proximité du hangar du Premier-Film, lieu actuel de l’Institut Lumière. Avec plus d’un siècle d’existence, la Villa, devenue le Musée Lumière en 1982, nécessitait des travaux d’aménagement. "Tout est parti d’un souhait de le rendre accessible aux personnes à mobilité réduite", explique Juliette Rajont.

Un ascenseur a donc été installé donnant accès aux deux salles de projection du sous-sol et à l’étage de la Villa. "Il fallait rationaliser l’espace. Créer une ouverture pour accéder au sous-sol depuis l’extérieur, ce qui n’existait pas, et ce qui permet aussi de simplifier les flux de visiteurs à l’intérieur de la Villa", continue-t-elle. Mais pas question de toucher à l’ensemble de l’architecture. "On a eu plusieurs concertations avec les architectes des Bâtiments de France, puisque nous sommes classés au titre de monument historique, il fallait conserver l’intégrité du bâtiment."

1,7 million d’euros de travaux 

Les travaux étaient importants. Le coût total s’élève à environ 1,7 million d’euros, dont 35 % ont été financés par le Centre National du Cinéma et de l’image animée (CNC), mais aussi par les collectivités locales, c’est-à-dire la Métropole et la Ville de Lyon, ainsi que la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Les 65 % pour-cent restants, soit 900 000 euros, ont été financés par l’Institut Lumière grâce à un prêt. "Nous sommes dans une logique entrepreneuriale. On sait qu’on ne peut pas toujours compter sur les collectivités à l’heure où l’argent public est plus compliqué à obtenir", concède Juliette Rajont. 

« Nous avions à cœur de rouvrir à cette date, et nous avons été agréablement surpris, car le public était au rendez-vous »

Juliette Rajont, chargée du développement à l'Institut Lumière

Mais le prêt n’a pas été un frein à ces travaux, ni une source d’inquiétude pour le futur. "On travaille nos projets, on les bétonne, on sait qu’ils sont fiables", confie toujours la chargée de développement à l’Institut Lumière. C’est aussi la raison pour laquelle le musée rouvre ses portes pendant les vacances de la Toussaint. "Nous avions à cœur de rouvrir à cette date, et nous avons été agréablement surpris, car le public était au rendez-vous", conclu Juliette Rajont. En effet, hier, jour de la réouverture, la fréquentation aurait atteint celle d’un très bon week-end pour le musée.

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