@Hadrien Jame

Les cantines des crèches de Lyon passent aussi au bio et au local

Après les Ehpad et les écoles, la municipalité écologiste s’attaque aux repas servis dans ses crèches. Les enfants y mangent désormais "bio", "local", de "saison" et "moins de viande" après la mise en place de nouveaux menus.

"Désormais, dans les crèches on mange 100% bio et à 80% locale, dans un rayon de 200 km", se félicitait ce mardi 19 septembre le maire de Lyon Grégory Doucet, au moment d’annoncer la création de nouveaux menus pour les petits gones. Après s’être attaquée aux cantines des Ehpad et des écoles, la municipalité écologiste remodèle donc le bas de la pyramide, en y appliquant les mêmes principes de bio et de local. 

"On mange de saison, moins de viande et plus de légumineuses"

Grégory Doucet, maire de Lyon
À Lyon, les repas des crèches sont faits directement sur place. (Photo Hadrien Jame)

Des repas "faits maison"

À la différence près que le service de restauration est géré en régie publique par la Ville pour produire chaque jour les 1 950 repas engloutis par les enfants. Ce qui à son importance, puisque "tout est fait maison dans nos crèches. Peu de villes ont ce privilège", insiste Steven Vasselin, l’adjoint à la petite enfance de la Ville de Lyon. Concrètement, chaque crèche dispose de sa propre cuisine et de son personnel pour préparer des repas servis directement chauds aux enfants. 

"Nous avons mené un travail avec une diététicienne de sorte à ce que les repas soient les plus équilibrés et riches possibles sur les besoins en calories, vitamines et protéines des enfants"

Steven Vasselin, adjoint à la petite enfance

"Tout arrive brut deux fois par semaine via un fournisseur", confie Atyqa en nous ouvrant le frigo de la crèche Boileau pour nous montrer une grosse botte de radis. Ce mardi, ces derniers resteront au frais, car aujourd’hui, l’une des deux cuisinières de la plus grande crèche de la Ville de Lyon prépare un repas à base de "carottes et de lentilles pour les 90 enfants, âgés de 4 à 3 ans". "Nous avons travaillé avec un médecin pédiatre et une diététicienne pour transformer l’assiette des enfants en étant attentifs à leur équilibre alimentaire et aux nutriments qu’ils trouvent dans l’assiette", assure Grégory Doucet, en insistant sur le fait que la place de la viande dans les repas a été réduite à deux repas tous les 20 jours, contre 5 à 6 actuellement.

Compenser la réduction de la viande

Pour compenser cette baisse dans les repas des petits, des légumineuses, comme les lentilles, ont donc été ajoutées une fois par semaine pour conserver un apport de protéines suffisant. "Il y aura également davantage de poisson et d’œufs", précise Steven Vasselin, avant d’ajouter "comme ce qui est bon pour la santé l’est aussi pour la planète, nous avons vraiment eu à coeur de développer ces repas dans l’optique d’avoir une approche environnementale. Grosso modo, en termes d’impact pour la planète, un repas avec de la viande c’est 14 fois un repas végétarien".

La composition des menus des enfants sur 20 jours
- 4 repas avec des légumineuses ;
- 4 repas avec des oeufs ;
- 6 repas avec du poisson ;
- 2 repas avec de la viande rouge ;
- 2 repas avec de la volaille ;
- 2 repas avec du porc.

Une aubaine pour certains producteurs locaux qui peuvent désormais voir venir grâce à la commande publique. Producteur de légumineuses dans le Rhône et l’Ain, Bertrand Rabatel a ainsi livré près de 600 kilos de lentilles à la municipalité la semaine dernière via la coopérative Bio à pro installée à Brignais. "Personnellement je suis installé en bio depuis le 1er janvier 2023, les volumes sont non négligeable donc ça nous permet de conforter notre position", reconnaît cet agriculteur, qui également membre du groupement Graine de Lyon. Actuellement, Bio à pro travaille avec 80 agriculteurs et éleveurs locaux pour proposer à la Ville de Lyon un large panel de produits, laitiers, secs, mais aussi carnés. "L’objectif c’est de pouvoir tout leur fournir", précise Adrien Mazet, le président de la coopérative. Une association qui apporte également "confort et sécurité aux fermes" du territoire à en croire cette éleveur.

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