À terme, 400 stagiaires pourront être accompagnés dans les nouveaux locaux de l’École de la 2e chance, installés dans le 7e arrondissement de Lyon. (Photo H. Jame / Lyon Capitale)

L’École de la 2e chance de Lyon s’installe dans un écrin flambant neuf pour aider 400 jeunes

Fraîchement installée dans un nouvel écrin de 1400 m2 au coeur du 7e arrondissement, l’École de la deuxième chance de Lyon aide aujourd’hui près de 300 jeunes de 16 à 25 ans à acquérir des compétences afin de s’insérer sur le marché de l’emploi via des stages et des formations. La structure ambitionne désormais d’apporter son soutien à 400 jeunes. 

Dans un contexte local où la ville de Lyon compterait quelque 14 000 jeunes demandeurs d’emploi, la question de l’insertion socioprofessionnelle est plus que jamais centrale pour les collectivités qui veulent avancer vite et de manière importante sur ce point, "il faut que l’on puisse trouver une solution pour chaque jeune", assure Bruno Bernard, le président de la Métropole de Lyon. L’inauguration ce mercredi 9 mars des nouveaux locaux de l’École de la deuxième chance (E2C), repartis sur 1 400 m2 dans le 7e arrondissement de Lyon, s’inscrit dans cette volonté. 

Passé de Vaulx-en-Velin, à ses débuts en 2010, au 9e arrondissement en 2016, l’établissement a pour mission d’accompagner des jeunes en difficulté "qui, en général, n’ont pas de diplôme, d’expérience professionnelle", explique Jean-Roger Régnier, le président de l’École de la deuxième chance Rhône Lyon Métropole. Concrètement, au sein de la structure, les jeunes de 16 à 25 ans peuvent venir découvrir des compétences et trouver leur voie au travers de stages tout en recevant un accompagnement social si nécessaire, "c’est une approche globale qui vise à une insertion globale professionnelle sociale et citoyenne" fait valoir M. Régnier. 

Un investissement d'1 million d'euros de la Ville

Jusqu’à présent, l’E2C de Lyon accueillait 300 jeunes, un chiffre qui pourrait bientôt être porté à 400 grâce à ce déménagement dans les ateliers du Faubourg, rendu possible par un investissement de 1 million d’euros de la ville de Lyon, une subvention annuelle de 430 000 euros de l’État, une participation de 400 000 euros de la région Auvergne-Rhône-Alpes et une enveloppe de 200 000 euros de la Métropole, qui a été doublée. 

Le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, le préfet du Rhône, Pascal Mailhos, et le maire de Lyon, Grégory Doucet, étaient notamment présents pour l'inauguration des nouveaux locaux de l'école de la 2e cache ce mercredi 9 mars. (Photo H .Jame / Lyon Capitale)

"C’est important d’offrir les meilleurs équipements possible à toute la population. On doit avoir le même niveau de service public partout", justifiait  le maire de Lyon après avoir coupé le ruban. L’idée derrière ces investissements étant d’abord de ramener les jeunes "vers un emploi ou une formation qui les conduise à un travail", précise Ségolène Guichard, vice-présidente de la région déléguée à l’apprentissage. 


"Il n’y a pas de matière, pas de diplôme et pas de critère à l’entrée, sauf la motivation", Jean-Roger Régnier, le président de l’École de la deuxième chance Rhône Lyon Métropole


À raison de 30 à 35 heures par semaine, pendant six mois, les stagiaires, qui sont reçus, quel que soit leur cursus, "il n’y a pas de matière, pas de diplôme et pas de critère à l’entrée, sauf la motivation", promet Jean-Roger Régnier, se découvrent. "En rentrant ici certains savent très bien ce qu’ils veulent faire et d’autres pas encore ou pas du tout. Donc on construit leur projet avec eux, ils font des stages parfois très divers au début et une fois qu’ils ont trouvé ce qui leur correspond les stages sont plus orientés sur leur domaine", confie Pauline, une jeune alternante employée par l’E2C et chargée de la médiation avec les élèves. 

Des stages pour amener à l'insertion professionnelle

Malgré le nombre d’heures de travail conséquent, on est bien loin d’un cadre scolaire classique et c’est notamment ce qui a séduit Meho, un jeune de 16 ans intéressé par la mécanique et fraîchement arrivé après avoir connu un échec dans son CAP. Un peu plus loin, Séraphin, lui aussi âgé de 16 ans, a trouvé le chemin de l’E2C après avoir été déscolarisé pendant un an, faute d’avoir réussi à trouver "un patron pour commencer [s]on CAP pâtisserie". En moins de cinq mois, il confie que son passage au sein de l’école lui a permis d’effectuer des stages dans le milieu de la pâtisserie, de confirmer qu’il aimait bien ça et surtout de voir son horizon s’éclaircir, "je vais commencer mon CAP à la fin de l’année", lâche-t-il avec plaisir.

Séraphin, un jeune de 16 ans, a rejoint l'E2C au mois de novembre et effectue désormais des stages dans le domaine de la pâtisserie. (Photo H. Jame / Lyon Capitale)

À l’instar de Matheo, tous ne rencontrent toutefois pas les mêmes facilités. Après plusieurs mois passés au sein de l’École de la 2e chance, ce jeune homme de 20 ans est allé de déceptions en déceptions suite à des stages compliqués et un manque d’assiduité qu’il admet avec le recul. Aujourd’hui, remobilisé, il souhaite retenter l’expérience au sein de l’E2C et attend donc que son dossier soit accepté, dans le but de s’orienter vers un métier d’électricien, bien loin de ses premiers stages dans une entreprises de toilettage canin. 


"Ces parcours sont source d’expérience, de recul, de compréhension de soi. Il faut les valoriser et voir le potentiel des jeunes qui s’y engagent", Pascal Mailhos préfet du Rhône 


C’est cette diversité dans le parcours des élèves de l’établissement qui fait d’ailleurs dire au préfet du Rhône Pascal Mailhos que ces parcours sont "source d’expérience, de recul, de compréhension de soi. Il faut les valoriser et voir le potentiel des jeunes qui s’y engagent". Un discours pas toujours facile à entendre pour des jeunes en difficulté, mais qui semblaient tout de même toucher par les mots du préfet, au point même pour certains de lui demander de poser avec eux pour une photo au côté du maire de Lyon.

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