le maire de lyon gregory doucet
Grégory Doucet, le maire de Lyon, lors de la présentation de ses voeux à la presse en 2023. (Photo HADRIEN JAME)

Le maire de Lyon, Grégory Doucet, se justifie après la hausse de la taxe foncière

Le 2 janvier, la Ville de Lyon a annoncé que la taxe foncière augmenterait de 9% en 2023. Une première depuis l’élection des écologistes, que Grégory Doucet juge "raisonnable" et justifiée en raison de l’inflation, de la crise énergétique et du désengagement de l’État. 

Au lendemain des fêtes de fin d’année, l’annonce de la hausse de la taxe foncière à Lyon a eu l’effet d’un coup de froid dans les foyers de bon nombre de Lyonnais. Annoncée par un simple communiqué envoyé à la presse, cette évolution prévoit une "hausse maîtrisée de 9%, afin d’améliorer la service public". Dans un entretien accordé au Progrès, la première adjointe Audrey Henocque avait alors estimé que cela permettrait à la ville de dégager 27 millions d’euros de recettes. De quoi amortir une partie de la hausse de 32 millions d’euros de son budget énergie en 2023.

Lire aussi : Lyon : la taxe foncière va augmenter de 9 %

Les plus aisés les plus touchés

Une mesure qui fait grincer des dents les propriétaires et sur laquelle le maire de Lyon est revenu mercredi 4 janvier à l’occasion de ses vœux à la presse. "On a voulu que cette hausse reste raisonnable et qu’elle permette de répondre à la situation économique dans laquelle on est tous plongés et qu’elle reste raisonnable pour les propriétaires", a d’abord rappelé Grégory Doucet, avant d’insister sur le fait que cette hausse serait loin de toucher tous les Lyonnais. 


"Pas loin de 60% des propriétaires sont propriétaires de plus de cinq logements. Cette catégorie de gens plus aisés sera la plus touchée par cette taxe foncière. Cela me semble être [...] juste", Grégory Doucet, maire de Lyon


À en croire la municipalité, la mesure ne concernerait qu’un tiers des habitants de la ville. Les plus précaires en seront ainsi exemptés, soit, les propriétaires seniors de plus de 75 ans à faibles revenus, les bénéficiaires d'allocation de solidarité aux personnes âgées ou de l'allocation aux adultes handicapées. "Lyon à la particularité d’être une ville où il y a beaucoup d’investisseurs. Pas loin de 60% des propriétaires sont propriétaires de plus de cinq logements. En général on en habite qu’un seul. C’est cette catégorie de gens plus aisés qui sera la plus touchée par cette taxe foncière. Cela me semble être une mesure de redistribution juste", a expliqué le premier édile. 

La plus forte hausse depuis une vingtaine d'années

En activant pour la première fois de son mandat le levier de la taxe foncière, le maire a engagé la hausse d’impôt la plus importante depuis une vingtaine d’années à Lyon. La dernière grosse augmentation de la taxe foncière à Lyon remontait jusque-là à 2015, sous le mandat de Gérard Collomb, lorsque le taux d'imposition sur les propriétés bâties avait progressé de 6,17 %. Une augmentation qui, à l'époque avait été justifiée par la majorité pour compenser la baisse de 10,6 millions d'euros des dotations de l’Etat à la Ville. 


"Les dotations de l’État aux collectivités ont été divisées par deux en 10 ans alors que les attentes de l’État à l’égard des collectivités ont eu tendance à augmenter", Grégory Doucet, maire de Lyon


Entre la hausse du prix de l’énergie, l’inflation et le "désinvestissement de la part de l’état dans collectivités locales", Grégory Doucet assume cette hausse des impôts, tout en rappelant à ceux qui voudraiznt lui faire dire le contraire qu’il n’avait jamais promis de ne pas toucher au levier fiscal."Je vous mets au défi de trouver la moindre promesse de ma part sur ce sujet. Depuis le début du mandat, j’ai systématiquement répondu la même chose « Il n’y en a pas besoin aujourd’hui »", a martelé l’élu EELV.

Avec la guerre en Ukraine, "que personne n’avait prévue", et ses conséquences aujourd’hui la donne à changé et "en moyenne" cette hausse d’impôt représentera "5 euros par mois pour un propriétaire" à Lyon. Un moyen de "maintenir les services publics", fait valoir Grégory Doucet qui "ne veut pas que cette crise énergétique, cette inflation, affecte nos services publics car c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas."

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