Vue du Vieux-Lyon © Tim Douet
© Tim Douet

La hausse de la taxe foncière à Lyon sera la dernière du mandat assure Grégory Doucet

L’augmentation de 9% de la taxe foncière annoncée début janvier par la Ville de Lyon devrait rapporter 27 millions d’euros à la collectivité. À la veille du débat d’orientation budgétaire de 2023, Grégory Doucet l’assure, ce sera la seule hausse du mandat.

La hausse de la taxe foncière de 9% révélée le 2 janvier par la Ville de Lyon avait sans surprise été accueillie froidement par les propriétaires lyonnais qui vont voir leur facture s’alourdir. En moyenne, cette hausse d’impôt représentera "5 euros par mois pour un propriétaire" à Lyon et elle devrait permettre à l’exécutif de récupérer 27 millions d’euros, selon la première adjointe Audrey Hénocque. 

"Il n’y aura pas d’autre hausse de la taxe foncière sur cette mandature, c’est évident"

Grégory Doucet, maire de Lyon

De quoi amortir une partie de l'augmentation de 50 millions d’euros du budget de la ville en 2023, dont 32 millions concernent la seule hausse du coût de sa facture d’électricité. Le reste étant réparti entre la hausse des taux d’emprunts bancaires pour environ 2 millions d’euros, l’inflation ou encore l’augmentation du salaire des agents après l’évolution du point d’indice, qui devrait coûter 10 millions d’euros à la Ville de Lyon.

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130 millions d'euros d'investissements en 2023

En activant pour la première fois de son mandat le levier de la taxe foncière, le maire de Lyon Grégory Doucet a engagé la hausse d’impôt la plus importante depuis une vingtaine d’années à Lyon. La dernière grosse augmentation de la taxe foncière à Lyon remontait jusque-là à 2015, sous le mandat de Gérard Collomb, lorsque le taux d'imposition sur les propriétés bâties avait progressé de 6,17 %. Une augmentation qui à l'époque avait été justifiée par la majorité pour compenser la baisse de 10,6 millions d'euros des dotations de l’État à la Ville. 

Lire aussi : Budget : des hausses d’impôts à Lyon en 2015

Toutefois, à en croire le premier magistrat de Lyon il n’y en aura pas d’autres. "Il n’y aura pas d’autre hausse de la taxe foncière sur cette mandature, c’est évident. Si de nouveaux évènements survenaient dans les années à venir, nous avons un bon équilibre financier et là nous pourrions grignoter notre épargne brute pour absorber les chocs", a expliqué Grégory Doucet ce mercredi 18 janvier en amont du conseil municipal de ce jeudi, lors duquel doit se dérouler le débat d’orientation budgétaire. 

"Si de nouveaux évènements survenaient dans les années à venir, nous avons un bon équilibre financier et là nous pourrions grignoter notre épargne brute pour absorber les chocs"

Grégory Doucet, maire de Lyon

Mais alors pourquoi la Ville de Lyon n’a-t-elle pas eu recours à cette solution dès maintenant ? Interrogée, sur ce point Audrey Hénocque insiste sur le fait qu’il s’agit d’une solution de dernier recours. "Dégrader l’épargne brute c’est vraiment quelque chose qu’il ne faut pas faire pour le long terme. L’épargne brute sert à financer l’investissement donc moins nous avons d’épargne plus nous devrons nous endetter", explique l’adjointe en charge des finances, alors que la Ville prévoit d’investir 130 millions d’euros en 2023. Concernant la fameuse dette que la Ville ne souhaite pas creuser pour le moment, son encours serait aujourd’hui de l’ordre de 400 millions d’euros, "nous avons une marge pour aller jusqu’à 600 millions d’euros", précise Audrey Hénocque. 

Maintenir les services publics

En augmentant le seul impôt qu’il lui reste pour se dégager de nouvelles recettes de fonctionnement, l’exécutif vise à maintenir les services publics du quotidien en l’état. "Les Lyonnais attendent de nous d’avoir des services publics du quotidien et c’est de cette façon que nous nous montrons juste. C’est essentiel que les plus précaires et les classes moyennes puissent trouver dans le service public ce pouvoir de vivre qu’ils attendent que nous leur offrions", fait valoir le maire de Lyon.

"Les Lyonnais attendent de nous d’avoir des services publics du quotidien et c’est de cette façon que nous nous montrons juste"

Grégory Doucet, maire de Lyon

À en croire la municipalité, la hausse de la taxe foncière ne concernerait qu’un tiers des habitants de la ville. Les plus précaires en seront ainsi exemptés, soit, les propriétaires seniors de plus de 75 ans à faibles revenus, les bénéficiaires d'allocation de solidarité aux personnes âgées ou de l'allocation aux adultes handicapées. "Lyon à la particularité d’être une ville où il y a beaucoup d’investisseurs. Pas loin de 60% des propriétaires sont propriétaires de plus de cinq logements. En général, on en habite qu’un seul. C’est cette catégorie de gens plus aisés qui sera la plus touchée par cette taxe foncière. Cela me semble être une mesure de redistribution juste", expliquait Grégory Doucet lors de ses voeux à la presse début janvier.

Lire aussi : 60 % des propriétaires lyonnais sont-ils multipropriétaires comme l'affirme le maire, Grégory Doucet ?

Une décision qui passe mal du côté de l’opposition et notamment auprès du maire du 2e arrondissement Pierre Oliver pour qui "la réévaluation des bases par l’État compensait la hausse de la facture énergétique. Les 30 millions d'euros supplémentaires d'impôts que les Lyonnais vont avoir, c'est pour financer le gaspillage que nous avons depuis trois ans. C'est injuste dans cette période. C'est regrettable de faire supporter aux Lyonnais propriétaires la mauvaise gestion de l’exécutif". 

De quoi laisser présager un débat d’orientation budgétaire 2023 très animé ce jeudi 19 janvier lors du conseil municipal. 

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