Alors que la Ville de Lyon s'apprête à attribuer une aide de 50 000 € à l'office de secours des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, le Crif dénonce "le financement d'une agence douteuse" qui "fracture la cohésion républicaine locale".
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Auvergne-Rhône-Alpes n'aura pas tardé à réagir. Ce mardi matin, nous indiquions que le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet s'apprêtait à soumettre au vote du conseil municipal l'attribution d'une subvention de 50 000 € à l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) pour ses actions menées à Gaza. Le Crif Aura, présidé par Richard Zelmati, a ainsi écrit au maire de Lyon pour lui demander "d'ajourner cette délibération".
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"Cette approche, à l’évidence partisane et déséquilibrée, fracture la cohésion républicaine locale"
À Marseille, le maire Benoît Payan avait lui aussi décidé d'attribuer des fonds à l'agence onusienne. Une décision qui avait suscité une vive polémique. L'édile avait d'abord suspendu le versement. Israël accusait en effet plusieurs membres du personnel de cette organisation d'avoir pris part à l'attaque du 7 octobre au cours de laquelle 1 200 personnes ont été tuées. Après enquête, l'ONU avait décidé de licencier neuf employés qui "pourraient avoir été impliqués" dans ces attaques. Le Crif considère ainsi que "de nombreux agents (de l'UNRWA) sont indéniablement affiliés au Hamas ou au Jihad islamique".
Mais la France, comme de nombreux pays occidentaux, de son côté a réaffirmé son soutien à l'UNRWA à plusieurs reprises. Elle a apporté une aide de 30 millions d'euros à l'agence onusienne en 2024 alors que cette dernière était en difficulté alors qu'une quinzaine de pays avaient temporairement suspendu leurs versements suite aux accusations d'Israël. Le maire de Marseille avait ainsi finalement versé les 80 000 € promis.
La France soutient toujours l'agence
"La Ville de Lyon multiplie depuis novembre 2023, les déclarations et subventions à caractère géopolitique, orientées exclusivement vers une partie du conflit israélo-palestinien. Cette approche, à l’évidence partisane et déséquilibrée, fracture la cohésion républicaine locale et détourne les missions d’un conseil municipal", écrit encore le Crif qui a dénoncé quelques heures plus tôt l'installation d'une affiche demandant la reconnaissance de l'État palestinien sur les grilles de l'Hôtel de Ville.
"Comment ne pas voir que cette subvention n’est pas neutre ? Elle s’inscrit dans une suite d’actes à tonalité exclusivement unilatérale : condamnation d’Israël, reconnaissance anticipée de la Palestine, tribune dans L’Humanité, et à présent financement d’une agence douteuse. Si, certes la Ville de Lyon a exprimé sa compassion pour le massacre du 7 octobre, elle n’a jamais dénoncé les crimes contre l’humanité perpétrés par le Hamas", conclut le texte qui invoque le "devoir républicain" et la "rigueur morale".
Pour rappel, selon les derniers chiffres de l'Unicef, plus de 15 000 enfants auraient été tués à Gaza depuis le début de la riposte israélienne, et plus de 55 000 personnes. L'ONU a récemment indiqué que "100 % de la population (y) est menacée de famine", alors qu'Israël semble réguler l'aide humanitaire qui y entre.
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Le CRIF reprend la sémantique et les arguments du gouvernement d'extrême droite d'Israël.
Heureusement pour Israël, il n'y a pas que des gens d'extrême droite dans ce pays.
C’est vrai ça , arrêtons de secourir ces pauvres gazaouis. Avec l’argent achetons plus de bombes ! A VOMIR