Alban Pellegrin, à la Pointe de Corsen. (©Hugo Lorentz)

"Je ne suis plus le même" : le Lyonnais Alban Pellegrin raconte ses 72 marathons en 72 jours

Une semaine après avoir bouclé son défi fou de relier en courant les 4 points cardinaux de la France, et de courir 72 marathons en 72 jours, le Lyonnais Alban Pellegrin revient sur "l'aventure d'une vie", qu'il juge "exceptionnelle".

Vous le connaissiez peut-être comme candidat lyonnais de Koh-Lanta, émission de TF1 devenue culte. Ou alors comme aventurier sportif pour GQ France à  travers deux séries autour de la boxe thaï en Thaïlande et de la lutte au Sénégal. Depuis quelques semaines, Alban Pellegrin, Lyonnais de 38 ans, s'est fait connaître en partageant les coulisses d'une aventure hors du commun sur ses réseaux sociaux : relier les quatre points cardinaux de la France, en courant 72 marathons en 72 jours. Un défi sportif mais également humain puisque chaque soir l'ancien candidat de Koh-Lanta devait trouver une famille d'accueil pour manger et dormir.

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Une semaine après la fin de son défi fou, Alban Pellegrin, en pleine tournée média pour revenir sur son aventure, a pris un peu de temps pour évoquer son expérience à Lyon Capitale. Un très long périple réalisé pour rendre hommage à sa maman décédée il y a deux ans d'un cancer du poumon, et qui l'avait notamment mené place Bellecour, dans "sa ville" de Lyon, le 26 octobre dernier.

Lyon Capitale : Comment vous sentez-vous une semaine après la fin de votre aventure ?

Alban Pellegrin :  Je suis forcément fatigué. Physiquement fatigué mais rempli moralement. Je m'estime tellement chanceux de ce que j'ai vécu pendant ces 72 jours. Tout ce qui se passe dans ma tête est fou, je me sens rempli de toute cette expérience.

Quelles traces physiques ont laissé ces 72 marathons sur votre corps ?

Quand on parle de faire un marathon par jour pendant 72 jours, on peut se dire que ça va forcément abîmer le corps et que c'est irresponsable de faire ça. Mais finalement, ça ne va pas trop mal. J'avais fait analyser mon corps avant le départ, mes genoux notamment. Et si mes genoux sont très enflammés, il n'y a rien d'anormal après 3 221 kilomètres. C'est juste une inflammation musculaire.

C'est une aventure que j'avais préparée, j'ai fait attention tout au long du parcours en étant suivi par plusieurs personnes à distance. Et puis parfois par hasard des choses, d'autres fois car j'en ressentais le besoin, j'ai eu la chance de voir des kinés et des ostéopathes durant mon trajet.

"C'était l'aventure d'une vie"

Vous n'aviez pas une appréhension physique avant de vous lancer dans ce défi ?

Je savais que le corps humain était exceptionnel. J'avais déjà testé le mien notamment en participant à Koh-Lanta donc j'avais une confiance totale dans mon corps. Mon kiné m'avait dit que si je dépassais les 10 ou 15 premiers jours sans trop avoir de douleurs, j'irais au bout de l'aventure. C'est ce qui s'est passé.

En dehors de l'impact physique, quel impact l'aventure a eu sur votre mental ? Vous êtes différent qu'au départ ?

C'était l'aventure d'une vie. J'aime vivre d'aventures, et là c'était quelque chose de très fort et d'intense. Donc oui forcément je ne suis plus le même qu'avant.

Est-ce que ce défi est la chose la plus difficile que vous ayez entrepris dans votre vie ?

Oui, aussi bien physiquement que mentalement. Mais si vous m'aviez posé la question il y a trois mois je vous aurais répondu Koh Lanta. Et peut être que dans un an je vous répondrais une autre aventure.

C'est vraiment cette notion de résilience que je retiens de mon parcours, avec une fatigue quotidienne qui m'a permis de me rendre compte à quel point les choses qu'on pense acquises comme avoir un toit le soir, un repas chaud, étaient en fait des choses exceptionnelles. Ça m'a rappelé à quel point on oublie parfois tout ça.

Un passage à Lyon "tellement fort"

Durant votre périple, avez-vous eu peur d'abandonner ?

J'ai parfois eu peur que mon corps ne tienne pas. J'ai eu des douleurs au genou, notamment après les Pyrénées, ou encore une contracture au mollet gauche. J'ai eu peur mais en ayant quand même confiance en mon corps. Mais à chaque fois, j'avais peur, sans vraiment penser au lendemain. Je ne voulais pas me soucier de ce qui pourrait m'arriver le jour suivant, mais simplement vivre le moment présent, notamment le soir chez mes familles d'accueil.

Qu'est ce qui vous manque le plus depuis votre retour à la vie normale ?

Les gens. On dit souvent que pour se découvrir soi-même, il faut découvrir les autres. Et je pense que c'est vrai. Une semaine après, je me rends compte à quel point j'ai eu de la chance de rencontrer tous ces gens. Ces Français, issus de tous les milieux sociaux, de tous les âges, qui m'ont ouvert leur porte. Je suis profondément triste et nostalgique de tout ça.

Vous avez aussi retrouvé votre ville de Lyon. Elle ne vous avez pas trop manqué ?

Si évidemment. Mon passage à Lyon a été tellement symbolique et tellement fort. J'ai reçu une vague d'amour dans cette ville, c'était magnifique.

Avez-vous déjà des projets futurs ?

Oui, je veux continuer à vivre d'aventures mais je ne veux pas me précipiter. Je veux déjà profiter et surtout réaliser l'aventure que je viens de vivre. Prendre pleinement conscience de ce que j'ai vécu pour ensuite mieux repartir.

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