Derrière le bureau de poste de la place de la Croix-Rousse, on peut encore voir le vestige de l’avant-porte qui commandait le ravelin (demi-lune) de la porte de la Croix-Rousse.
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Histoire et patrimoine : l’héritage militaire à Lyon

Au-delà de l’emprise des forts (voir numéro précédent), l’histoire militaire de la ville se révèle au travers d’étranges tracés urbains et de bâtiments à l’histoire insolite ou peu ouverts au public. Voyage à travers les places triangulaires du boulevard de la Croix-Rousse, les Subsistances ou les fastes méconnus de l’hôtel du gouverneur, avenue Foch.


Lyon 4e Les îlots triangulaires du boulevard de la Croix-Rousse

Plusieurs places (Tabareau, des Tapis), côté nord du boulevard de la Croix-Rousse, présentent des formes triangulaires tandis que le tracé de nombreuses rues (Bony et Anselme, Philibert-Roussy et Bély ou encore Aimé-Boussange et d’Austerlitz) part en diagonale. Cet étrange tracé est l’héritage direct de la forme des fortifications de Lyon édifiées au XVIe siècle. Une muraille, construite à partir de 1513 à l’initiative de Louis XII et terminée vers 1550 sous François Ier, séparait, en effet, la ville de Lyon du faubourg de la Croix-Rousse. Elle traversait le plateau sur une longueur de deux kilomètres, de la Saône jusqu’au Rhône, et mesurait une dizaine de mètres de hauteur. Neuf bastions jalonnaient le rempart de la Saône jusqu’au Rhône : le fort Saint-Jean, les bastions Notre-Dame, de la Grenouille, de la Tourette, Saint-André, Saint-Sébastien (où s’ouvrait à proximité la porte du même nom), d’Orléans, Saint-Laurent et Saint-Clair. Au cours des années 1630, sur l’initiative du gouverneur Charles d’Alincourt, la fortification fut complétée et modernisée par une suite de six demi-lunes (bâtiments en forme de triangle dont la pointe était dirigée vers le nord) en avant du rempart entre les bastions. Ce sont leurs emplacements qui se retrouvent aujourd’hui dans le plan triangulaire de certaines places ou rues longeant le boulevard. Marquant la limite de la ville de Lyon jusqu’en 1852, date du rattachement de la Croix-Rousse à la capitale des Gaules, ces remparts sont détruits en 1865 pour faciliter l’intégration de ce quartier à la ville.

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