Camille Sotton est le cofondateur et co dirigeant de Fermavers, une start-up lyonnaise qui propose une alternative protéique aux produits agricoles qui viennent de l'autre bout du monde.
Camille Sotton est le cofondateur et co dirigeant de Fermavers, une start-up lyonnaise qui propose une alternative protéique aux produits agricoles qui viennent de l’autre bout du monde.

Fermavers : des insectes pour nourrir les animaux (vidéo)

Camille Sotton est le cofondateur et co dirigeant de Fermavers, une start-up lyonnaise qui propose une alternative protéique aux produits agricoles qui viennent de l'autre bout du monde.

L'entrepreneur et ingénieur agronome débute en expliquant son idée : "Le concept de Fermavers, c'est de produire de l'insecte, comme tu l'as dit, une alternative protéique aux produits qui viennent de l'autre bout du monde, comme le soja, et que ces insectes soient produits par des agriculteurs en région française. Exactement. Nous, on est sur une espèce d'insectes qui s'appelle la mouche soldat noire. On a des modules de production dans lesquels c'est la phase larvaire de la mouche, donc des petites larves, qu'on va alimenter. Ces larves vont grossir et ce sont ces larves qu'on va utiliser pour de l'alimentation protéinée auprès des animaux élevés par les agriculteurs. C'est l'avantage des insectes."

Les enjeux écologiques

Au total, les modules de production de Fermavers permettraient de produire environ 20 tonnes d'insectes par mois. Les atouts écologiques sont nombreux : "L'insecte a plein d'avantages pour la planète. Un des plus importants, c'est qu'il va nécessiter moins d'intrants, donc moins de nourriture en entrée que d'autres espèces de production de viande, comme par exemple le bœuf ou le poulet. C'est ce qu'on appelle scientifiquement la conversion. Quelles matières on va donner en entrée et combien ça va générer de masse ? L'insecte est très performant sur cela. Il a un gros avantage aussi, c'est qu'il va nécessiter moins d'eau. Du coup, on peut utiliser moins d'eau pour nourrir et aussi l'avantage d'utiliser moins de terres, donc moins de terres indisponibles pour plus de production protéique."

Plus de détails dans la vidéo.


Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on poursuit notre série sur l'écosystème des entreprises lyonnaises qui proposent des solutions pour le monde de demain. Aujourd'hui, on va parler de Fermavers qui propose une alternative protéique aux produits agricoles qui viennent de l'autre bout du monde. Pour en parler, nous recevons Camille Sotton qui est le cofondateur et co dirigeant de Fermavers. Merci d'être venu sur notre plateau. On va rentrer dans le vif du sujet. Quel est le concept de Fermavers ? 

Le concept de Fermavers, c'est de produire de l'insecte, comme tu l'as dit, une alternative protéique aux produits qui viennent de l'autre bout du monde, comme le soja, et que ces insectes soient produits par des agriculteurs en région française. 

Comment ça fonctionne ? Ce sont des modules de production, on en parlait avant l'émission, qui permettent de produire des insectes ? 

Exactement. Nous, on est sur une espèce d'insectes qui s'appelle la mouche soldat noire. On a des modules de production dans lesquels c'est la phase larvaire de la mouche, donc des petites larves, qu'on va alimenter. Ces larves vont grossir et ce sont ces larves qu'on va utiliser pour de l'alimentation protéinée auprès des animaux élevés par les agriculteurs. C'est l'avantage des insectes. 

Et elles serviront à nourrir quels animaux ? 

C'est pour nourrir un ensemble d'animaux, on peut nourrir notamment les volailles, donc nous c'était la filière sur laquelle on était parti à l'origine. On peut également nourrir tout ce qui va être porcins, poissons, donc toute la partie aquaculture qui est également un très gros marché, qui est très important et très en développement. Et enfin, on a toute la partie pet food qui va peut-être plus concerner le plus grand public puisque ça va être les croquettes pour chiens et chats, notamment dans lesquels on va incorporer de l'insecte. 

Et alors, ces modules, sont-ils autonomes ou est-ce qu'il faut les alimenter régulièrement ? Comment est-ce que ça fonctionne quand on a les mains dans le cambouis ? Donc vraiment pour cette partie, comment fonctionne le module ? 

En gros, on a les larves qu'on va venir alimenter, il faut les alimenter assez régulièrement, mais on va dire qu'on va pouvoir les alimenter une fois par semaine. C'est un des gros avantages, l'idée c'est que ça ne rajoute pas énormément de travail à l'agriculteur qui est déjà bien pris par son travail. Et donc, on les alimente une fois par semaine et après, on a une phase de récolte de ces larves. Et donc, on va avoir également toute une partie reproduction, ponte des œufs et acheminement de ces œufs chez l'éleveur. Mais ça, ça va être nous qui allons le gérer chez Fermavers et non pas l'éleveur. 

D'accord. Et on est sur des volumes qui se comptent en combien ? En ordre de grandeur à peu près, sans être scientifique. 

Oui, pour donner un ordre de grandeur, l'idée aujourd'hui, c'est que les agriculteurs qui vont avoir ces modules de production, ils puissent sortir 20 tonnes tous les mois, 20 tonnes du coût d'insectes tous les mois et ensuite qu'ils puissent du coup générer un revenu supplémentaire avec ces insectes. 

Alors, vous avez eu récemment un prix pépite dans la partie environnement, un prix d'Etat cette année en 2023 parmi d'autres startups. Quels sont les avantages pour la planète de ce processus ? 

C'est ça. Donc, le prix qu'on a reçu, c'est le prix de la transition, le prix pépite de la transition. Et l'insecte a plein d'avantages, notamment pour la planète. Un des gros avantages, c'est qu'il va nécessiter moins d'intrants, donc moins de nourriture en entrée que d'autres espèces de production de viande, comme par exemple le bœuf ou le poulet. C'est ce qu'on appelle scientifiquement la conversion. Quelles matières on va donner en entrée et combien ça va générer de masse. L'insecte est très performant sur ça. Il a un gros avantage aussi, c'est qu'il va nécessiter moins d'eau. Du coup, on peut utiliser moins d'eau pour nourrir et aussi l'avantage d'utiliser moins de terres, donc moins de terres indisponibles pour plus de production protéique. 

Et est-ce que pour l'agriculteur aussi, financièrement, il y a un atout ? De ce point de vue là, il s'y retrouve aussi ou est-ce que c'est sur le même ordre de coût que les produits importés ? 

C'est tout l'objectif du projet de Fermavers en tout cas, où nous on a pris la dimension production d'insectes et il y a différents modèles qui s'opposent un peu dans la production d'insectes avec des modèles de production centralisées et des modèles de production décentralisées. Nous, on a fait le choix du modèle de production décentralisées et l'idée aujourd'hui, c'est que les agriculteurs puissent s'y retrouver et générer une nouvelle source de revenus, puisque finalement l'idée, c'est que l'agriculteur puisse revendre ces insectes ensuite à des fabricants d'aliments. 

D'accord, donc une chaîne qui se mettra en place derrière. Est-ce qu'on approche déjà un petit peu de la fin de l'émission ? Est-ce que vous pouvez nous dire un mot sur l'histoire de Fermavers ? D'où est-ce que ça vous est venu ? Comment est-ce que ça a été lancé ? 

Oui, complètement. Fermavers, c'est vrai que c'est deux personnes, Théo Perrochon qui est mon associé, qui est chef de projet performance industrielle et qui a toujours baigné dans le tissu agricole et donc moi-même Camille Sotton, ingénieur agronome. J'ai fait mes études à Lyon et après ça, j'ai repris un master spécialisé entrepreneuriat. C'est là bas que j'ai rencontré Théo et en fait, le projet était issu d'un programme pédagogique où on devait entreprendre sur une entreprise fictive, sur une thématique qui était pour une alimentation plus saine et plus durable. 

D'accord. Et en deux mots, quelles sont vos perspectives maintenant ? Quelles sont les prochaines étapes pour Fermavers ? 

Les perspectives, du coup, c'est de pouvoir apporter finalement le plus de modules possible aux agriculteurs. Et les prochaines étapes, on va dire celle qui est vraiment clé, ça va être de développer notre propre démonstrateur, donc en gros, notre outil de production, pouvoir le développer et le gérer pour venir rassurer notamment les agriculteurs sur la question combien de temps ça va leur prendre ? Est-ce que les rendements vont être bons ? 

Voilà, donc une entreprise à suivre avec attention, un projet à suivre avec attention. Merci beaucoup Camille Sotton d'être venu sur notre plateau. Quant à vous, je vous remercie d'avoir suivi cette émission. Vous pouvez retrouver plus de détails sur l'écosystème des entreprises lyonnaises, sur les startups aussi de l'agglomération de Lyon. Je vous remercie d'avoir suivi cette émission. À très bientôt.  

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut