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Elections tunisiennes : Ennahdha rafle 2 des 5 sièges attribués au sud de la France

RESULTATS - Après un scrutin inédit, le parti islamiste modéré Ennahdha est arrivé en tête des élections tunisiennes des 20, 21 et 22 octobre à Lyon et dans la circonscription sud de la France. Deux des cinq élus qui siègeront au sein de la future assemblée constituante tunisienne vivent dans le Grand-Lyon, dont une femme, Karima Souid, originaire des Minguettes.

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Ennahdha en tête

Le parti islamiste Ennahdha est arrivé en tête à Lyon et dans la circonscription sud de la France lors des élections tunisiennes qui se sont déroulées les 20, 21 et 22 octobre derniers, a affirmé, mardi soir, Abdelaziz Chaambi, secrétaire général de l'instance régionale indépendante pour les élections (IRIE) tunisiennes, installé à Lyon.

Avec 30,33% des suffrages sur 57 000 votants, inscrits aux consulats de Lyon, Toulouse, Grenoble, Nice et Marseille, Ennahdha remporte ainsi deux des cinq sièges attribués à la circonscription sud de la France, au sein de la future assemblée constituante du pays.

Naji Jmel (à droite sur la photo ci-dessus), 46 ans, docteur en Histoire et directeur adjoint du collège-lycée musulman Al-Kindi de Décines, domicilié à Saint-Priest, tête de liste locale ainsi que Dalila Babba, licenciée en Droit et en Théologie Musulmane, enseignante en Langue Arabe, domiciliée à Grenoble, siègeront donc demain, au sein du futur organe chargé de préparer la nouvelle constitution tunisienne et de préparer les prochaines élections présidentielle et législatives.

El Aridha second

Les trois autres sièges de la circonscription reviennent, pour l'un, au parti conservateur de "La pétition populaire pour la liberté, la justice et le développement" connu sous le nom d’El Aridha, arrivée deuxième samedi, avec 10,7% des voix. A noter que son leader national tunisien, Hachemi El Hamdi, fondateur de la chaine de télévision El Mostakella, a dû démissionner récemment , après que ses liens présumés avec l'ancien dictateur Ben Ali ont été révélés au grand jour. Une action en justice a été lancée contre lui. Ali Saidi, sa tête de liste locale, domicilié à Grenoble, n'en devrait pas moins honorer le mandat pour lequel il a été élu.

Deux sièges pour les partis de gauche

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Enfin, troisième dans la circonscription du sud de la France avec 9,05% des suffrages, le Congrès pour la République (CPR) de Moncef Marzouki. Sa tête de liste locale, Hédi Ben Abbes, Maître de conférences domicilié à Ollioules dans le Var siègera à l'assemblée constituante tout comme Karima Souid (photo ci-contre), 40 ans, militante associative issue du quartier des Minguettes à Vénissieux (69) et cadre dans le tourisme d'affaires à destination de la Tunisie. Elle a été élue sur la liste du Forum démocratique pour le travail et les libertés (Ettakatol), parti social-démocrate. Liste qui a remporté 7,65% des voix au niveau de la circonscription, arrivée deuxième dans le Grand-Lyon, juste derrière Ennahdha.

Près de la moitié des votants dans le Grand-Lyon

A noter que le nombre d'habitants du Grand-Lyon ayant participé au scrutin serait proche de 20 000 personnes sur 57 000 votants en tout, près de la moitié donc, selon Abdelaziz Chaambi, secrétaire général de l'instance régionale indépendante pour les élections (IRIE). En outre, l'existence de 23 listes présentées pour ces élections, a pu, a minima, diluer les votes, ce qui est à prendre en compte, en particulier pour les voix de gauche, au vu du nombre de listes présentées de ce côté-là de l'échiquier politique. Ainsi, le Parti Démocrate Progressiste (PDP), attendu de tous", selon Abdelaziz Chaambi, est arrivé seulement en 5e position samedi dans la circonscription avec 7,26% des voix et ne bénéficiera donc d'aucun élu. A noter enfin que ce mardi, il restait encore les résultats d'un bureau de vote à ajouter aux résultats finaux de la circonscription avant de pouvoir parler de résultats définitifs, "ce qui ne changera pas les résultats finaux" estimait à 17h mardi le secrétaire général local de l'IRIE.

Les élus nouvellement désignés devront maintenant participer à la reconstruction de la Tunisie, trois hommes et deux femmes parmi la dizaine d'élus vivant en France représentants les Tunisiens de l'étranger. Au sein de l'assemblée constituante, ils seront chargés, parmi 207 autres élus, de réfléchir à la nouvelle constitution tunisienne et à l'organisation des futures élections présidentielle et législatives. Pour la plupart, ils effectueront des déplacements pendulaires entre la France et la Tunisie. Pour certains, ils pourraient décider de se présenter aux élections législatives d'ici quelques mois, ou tout simplement, de reprendre leur vie d'avant.

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