Un gypaète barbu @WWF

Danger pour le gypaète barbu en Auvergne-Rhône-Alpes, la LPO s'inquiète

La Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) s'alarme sur l'état de sécurité autour du gypaète barbu, une espèce en réinsertion dans les Alpes.

Appelé barbu en raison de ses mèches de plumes sous le bec et reconnaissable par sa couleur rouille sur son plumage ventral, le gypaète barbu est l'un des plus grands rapaces d'Europe.

Sur les Hauts Plateaux du Vercors, dans le crique d'Archiane est né cette année un oisillon. Le gypaète barbu, déclaré nuisible en 1875 et disparu des Alpes depuis 1920, fait l'objet d'un programme de réintroduction européen : projets LIFE Gyp’Connect 2015-2022 et LIFE Gyp’Act 2022-2028.

En effet, étant longtemps mal considéré, le gypaète a eu la réputation d'enlever des agneaux. Cet oiseau est certes un charognard, mais il se nourrit seulement d'os d'animaux déjà morts.

Une naissance exceptionnelle de gypaète barbu dans le Vercors

Après plusieurs programmes de réinsertion du gypaète, c'est notamment en 2015 qu'un aboutissement a lieu. Des spécialistes ont lâché 212 rapaces dans l'espace alpin entre l'Autriche, la Suisse, l'Italie et la France. Grâce à l'élevage des oiseaux, leur remise en liberté et leur suivi, la réintroduction est un succès. Environ 15 à 19 naissances y ont lieu par an, selon le World Wildlife Fund WWF.

Des spécialistes ont notamment réintroduit l'oiseau dans le massif du Vercors : ils y ont relâché 17 gypaètes barbus. L'année dernière, c'est dans ce contexte qu'est né un oisillon à Laval-d'Aix dans la Drôme. Il s'agit de la première naissance dans la région depuis 150 ans.

Le jeune gypaète semble être en bonne santé et a déjà pris son envol. De plus, la période de reproduction arrive en septembre jusqu'en octobre, et les "spécialistes n'excluent donc pas une nouvelle naissance l'année prochaine", selon le WWF.


"Ces activités sportives représentent un réel danger pour la survie de l'oiseau"

Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) d'Auvergne-Rhône-Alpes


Seulement, la Ligue de Protection des Oiseaux d'Auvergne-Rhône-Alpes alerte l'Etat sur le fait que la survie du jeune oiseau et la nidification sont en danger. Ainsi, la LPO indique des activités ne respectent pas la Zone de Sensibilité Majeure ZSM sur le site du cirque d'Archiane où vivent de nombreuses espèces protégées. Cette ZSM implique qu'il est déconseillé de s’introduire dans la zone de nidification et ses alentours pendant la période de reproduction.

Gypaète barbu et parapente © Ollivier Daeye

Cependant, la LPO indique que "certaines activités sportives continuent, notamment l’escalade, le vol libre et le basejump, et ce en pleine période de nidification". "Ces activités sportives, effectuées à proximité directe du nid, représentent un réel danger pour la survie de l’oiseau : s’ils sont dérangés, les adultes peuvent quitter le nid, compliquant ainsi l’alimentation du jeune et le laissant à la merci des prédateurs ou accentuant les risques de chute", insiste la LPO.

De plus, ce rapace est particulièrement fragile, pondant seulement un à deux œufs par an avec une nidification longue et une majorité sexuelle des jeunes gypaètes barbus tardive (5-8 ans), accentuant en attendant des risques de mort. La LPO Auvergne-Rhône-Alpes appelle ainsi à une "évolution vers une protection réglementaire environnementale plus contraignante et ambitieuse".

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