photo d’illustration @WilliamPham

Classements, titres... À quoi servent les prix de tourisme que reçoit Lyon ?

Alors que Lyon a été classée 19e meilleure ville du monde selon le magazine anglais Time Out, Lyon Capitale avait posé la question de l'intérêt de ces titres à Robert Revat, le président de l’Office de Tourisme de Lyon, en mai. Interview.

Lyon Capitale : A quoi servent les titres de touristes que reçoit Lyon ? 

Robert Revat : Les touristes ne sont pas des prédateurs. Le besoin de voyager est un besoin anthropologique. Or il faut assurer aux touristes qu’ils peuvent faire leurs activités dans de bonnes conditions que ce soit environnemental et humain. Pour cela, nous nous faisons certifier. C’est un avantage concurrentiel car lorsque vous dîtes que vous faites du tourisme responsable, vous attirer des touristes responsables. Cela est un avantage. Un jour ce sera le basique. Tous les hôteliers et restaurateurs seront labellisés. Ceci est un vrai changement dans nos pratiques de touristes car habituellement les agences de tourisme font la promotion de la destination... sans regarder la destination. Mon travail à moi est d’aider nos adhérents. J’ai un budget de 300 000 euros d’aides à la labellisation. Je peux payer 80% des frais à un restaurateur qui souhaiterait se faire labelliser. On sait que l’offre attire une demande, donc c’est important. Accueillir plus et mieux est vraiment notre but.

De plus, ces titres servent  aussi à aligner toute la destination sur des objectifs. Par exemple, la Métropole de Lyon vient d'être labellisée tourisme "ISO 20121" en mai, c’est la norme de tourisme durable. Au-delà d’une norme, c’est aussi du management. C'est-à-dire que vous êtes obligé, à chaque événement, de vérifier les produits de vos fournisseurs, pour que tout soit biosourcé… C’est un énorme boulot. Mais ces titres mettent aussi en marche toute la destination. Encore une fois : le tourisme responsable est un avantage concurrentiel.

Robert Revat est le président d'OnlyLyon Tourisme et Congrès

A quoi ressemblera le tourisme lyonnais dans 5 ans ? 

Je pense qu’on aura un tourisme encore plus responsable. Je souhaite que les gens restent plus longtemps à Lyon, fassent plus d’activités. Souvent les touristes demandent ce qu’ils peuvent faire à Lyon, et souvent on leur répond ce qu’ils peuvent voir. On oublie le "faire". Si on veut améliorer l’expérience touristique à Lyon, je pense que les gens doivent faire des choses, qu’ils fabriquent dans un atelier de soieries des Canuts, dans une fromagerie de Guillotière, qu'ils jardinent sur les pentes de Fourvière… Je veux vraiment mettre en avant l'artisanat de Lyon, notamment à travers des circuits courts. Il faut que ce soit un vécu plus qu'une simple contemplation. Quand vous apprenez  à faire du fromage, vous êtes actif et vous apprenez des choses. Quand vous êtes au musée ou quand vous visitez, vous êtes plus dans l’immersion. Je crois que les gens se souviennent plus de ce tourisme actif. Je voudrais développer cela, d’autant qu'il y a de la matière à Lyon sur les savoir-faire propres à la ville. En plus, il y a de quoi occuper les enfants. Les destinations urbaines sont des destinations de couples ou d’amis. Les gamins en ville sont toujours fatigués au bout d’un moment. D'ailleurs l’un des musées les plus visité à Lyon est le musée de la miniature, après le musée Confluence, et les enfants y ont leur place. Il faut aussi poursuivre avec la clientèle locale. Nos habitants peuvent aussi redécouvrir leur ville. Dans un restaurant, on ne fait pas la différence entre un touriste lyonnais et un autre venu d’ailleurs. C’est d’autant plus évident que notre office de tourisme est métropolitain. Les excursionnistes, qui viennent sans dormir, sont extrêmement intéressants pour un restaurateur. De la même manière, nous formons les grands-parents pour qu’ils trouvent des activités lorsqu'ils reçoivent leur petits-enfants. Je pense que les Lyonnais peuvent être des ambassadeurs touristiques de premier plan. 

 

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