Massidi Adiatou et la compagnie N’Soleh ont donné un spectacle énergique, au rythme du « coupé-décalé ». © Biennale de la danse – M.Cavalca

Biennale de Lyon : son président démissionne, exaspéré

En poste depuis 2018, François Bordry démissionne de la présidence de la Biennale de Lyon avec tambour et trompette.

François Bordry, président de la Biennale de Lyon

Coup de tonnerre dans le milieu culturel lyonnais. Le président de la Biennale de Lyon, qui regroupe la Biennale d'art contemporain (qui a lieu les années impaires) et la Biennale de la danse (les années paires), vient de démissionner. Il claque la porte avec véhémence.

François Bordry l'a fait savoir vendredi soir aux élus (EELV) de la Métropole de Lyon par voie de presse. Dans un communiqué, il morigène la Métropole de Lyon qui "conduit une politique marquée par une absence totale de concertation avec les associations et les institutions chargées de mettre en œuvre l’action culturelle". 

Une méthode qui, au premier abord, peut sembler inélégante mais qui n'est, en définitive, qu'une réponse au prérequis naturel, ayant vraisemblablement fait défaut, consistant à vouloir consulter les institutions culturelles.

La cause de cette démission fracassante : les anciennes usines Fagor-Brandt (7e arrondissement) qui sont vouées à devenir un centre de remisage et de maintenance pour les TCL. Un dépôt de tramways en d'autres termes. La Métropole explique ce choix pour répondre à l'extension et la création de trois nouvelles lignes de tramway (T6 Nord, T9 et T10) et à l'augmentation de la capacité du réseau tramway.

C'est dans cet immense lieu, dans le quartier de Gerland, que se tiennent depuis 2017 des manifestations culturelles et des festivals comme les Nuits sonores, le Lyon Street Food Festival et une partie des biennales de Lyon.

Le spectre d'un départ des biennales à Paris

Le président de la Biennale de Lyon sermonne la nouvelle gouvernance métropolitaine : "Les élus se réveilleront sans doute, mais il sera trop tard, le jour où ils s’apercevront que la capitale, toujours à l’affut d’une faiblesse en province, pourra rapatrier à Paris, enfin, la "grande Biennale française"…"

La Biennale d'art contemporain de Lyon est l'une des plus anciennes et l'une des plus importantes biennales d'art au monde et la Biennale de la danse de Lyon n'a pas d'égale dans le monde.

Jeudi 16 décembre lors du conseil municipal de la Ville de Lyon, l'adjointe à la culture à la ville de Lyon, Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en commun, mouvement soutenu par LFI notamment)  avait interpellé Bruno Bernard,  le président (EELV) de la Métropole de Lyon,  pour qu'il "révise sa position" et "permette au site de l'ancienne usine Fagor-Brandt de garder des espaces dédiés à la création et à l'expérimentation artistique". En vain.

Lire aussi : Les usines Fagor-Brandt vont devenir un dépôt TCL à Lyon : Nathalie Perrin-Gilbert demande à Bruno Bernard de "réviser sa position"

Deuxième coup de théâtre dans la culture à Lyon

Le départ surprise de François Bordry est le deuxième coup de théâtre que connaît le milieu culturel lyonnais en moins d'un mois. Le 26 novembre dernier, Dominique Hervieu quittait précipitamment la direction de la Maison de la Danse, nommée directrice de la culture pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Lire : Départ de Dominique Hervieu de la Maison de la danse pour la direction de la culture aux JO 2024 : entretien exclusif

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