Manifestation kurde en soutien à Kobané
Illustration. © Alice Patalacci

Azad Dersini : “Les Kurdes résisteront quitte à en mourir”

Samedi après-midi, environ 500 manifestants ont défilé de la place Bellecour à celle des Terreaux, en soutien aux habitants de Kobané (ville au nord de la Syrie). Leur but : sensibiliser l’opinion française, notamment lyonnaise, à la situation du Kurdistan.

Manifestation en soutien à Kobané, le 11 octobre 2014 à Lyon © Alice Patalacci

© Alice Patalacci

"Chante, chante, chante, "Solidarité" avec la résistance de Kobané." Samedi 11 octobre, il fait enfin beau et chaud sur la place Bellecour. Azad Dersini, le porte-parole du comité de soutien à la résistance kurde, est venu en famille. D'une main, il tient sa fille, de l'autre son mégaphone. "Nous voulons faire prendre conscience aux Lyonnais du massacre imminent que subit la ville de Kobané", explique-t-il. Cet après-midi, il se félicite de deux choses : le nombre relativement important de manifestants (430 selon la police, 500 selon les organisateurs) et l'intérêt que les médias locaux commencent à porter à cette cause.

"Ça fait 26 jours que la ville de Kobané est encerclée et il a fallu que Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, aborde le sujet pour que les médias commencent à en parler", souligne-t-il. Malgré tout, ce n'est pas un rassemblement communautaire qui se dessine sur la place Bellecour. En effet, la cause kurde peut compter, entre autres, sur les anarchistes, les jeunes communistes et quelques adhérents du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste).

“Le projet kurde est novateur”

"Si je défile avec les Kurdes, c'est parce que leur projet est novateur. Place de la République, il y a une seconde mobilisation, en soutien aux palestiniens de Gaza. Je suis ici parce que le programme défendu par les Kurdes me plaît", justifie Hervé, nouvel adhérent au NPA. À côté de lui, Guillaume, un drapeau anarchiste à la main, ajoute : "Ce projet laisse place au respect des minorités, parle de laïcité et de féminisme ainsi que de démocratie. On peut aussi remarquer une certaine autogestion, de la part des Kurdes, qui fonctionne bien."

Manifestation kurde en soutien à Kobané © Alice Patalacci

© Alice Patalacci

"Ce qu'il faut quand même savoir, c'est que la seule armée qui défend le Kurdistan, c'est le PKK [Parti des travailleurs du Kurdistan]. Cette organisation est fichée comme terroriste au niveau du Conseil de l'Union européenne", insiste Azad. Quand on lui demande s'il a des contacts avec des Kurdes restés à Kobané, il marque un temps, puis reprend : "Les gens ne veulent pas quitter leur pays. Ils préfèrent encore résister, quitte à en mourir. C'est pour ça qu'on a besoin d'aide."

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