Hotel de la Métropole
Hôtel de la Métropole de Lyon © Tim Douet

Avec sa Foncière solidaire, la Métropole de Lyon veut transformer les logements vacants en logements solidaires

La Métropole de Lyon a annoncé vouloir lancer une Foncière solidaire, structure qui sera chargée de récupérer puis rénover des logements vacants avant de les proposer aux plus précaires.

C'est "une bataille pour le logement" menée depuis 2020 par la Métropole de Lyon et qui se poursuit à travers la création de cette nouvelle structure. Ce jeudi 13 novembre, la collectivité a annoncé le lancement, avec le mouvement citoyen Solidarités Nouvelles pour le Logement (SNL) d'une coopérative ou Foncière solidaire. Le but de cette structure, appelée Coopérative Logement d'Abord, sera notamment de transformer des logements vacants en habitats accessibles pour les ménages les plus précaires dans la métropole.

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"Nous ne pouvons pas nous résigner au mal logement" explique Renaud Payre, vice-président délégué au logement à la Métropole de Lyon. "Cette foncière inédite en France permettra à la fois de lutter contre les logements vacants mais aussi contre les passoires énergétiques tout en proposant aux plus démunis des solutions d'hébergement" complète l'élu.

Concrètement, cette nouvelle structure, portée conjointement par la SNL et la Métropole, aura pour objectif de repérer, d'acquérir puis de réhabiliter des logements situés dans le Grand Lyon avant de les proposer à la location et d'en assurer la gestion. "Chaque bien fera l'objet d'un diagnostic complet et de travaux de rénovation avant sa première mise en location, afin d'assurer un cadre de vie digne et des charges maîtrisées, adaptées aux ressources des locataires" détaille la collectivité.

1,3 million mis sur la table par la Métropole de Lyon

"Nous voulons parler aux petits propriétaires de passoires thermiques ne pouvant plus être loués en raison de la loi Climat et Résilience" reprend Renaud Payre, espérant "transformer une contrainte réglementaire en opportunité solidaire".

Pour lancer ce projet de coopérative, la Métropole de Lyon s'engage financièrement à hauteur de 1,3 millions d'euros. Une somme qui sera complétée à la même hauteur par une multitude d'acteurs associatifs ou d'entreprises privées. L'objectif de la collectivité à travers cette nouvelle structure est de réunir d'ici 2028 14 millions d'euros d'investissement pour les phases d'acquisitions et de rénovation des logements.

Si Bruno Bernard regrette "que la loi ne nous permette pas aujourd'hui de réquisitionner des logements vacants", faisant écho à la proposition d'Anaïs Belouassa-Cherifi qui expliquait dans nos colonnes vouloir réquisitionner les logements vacants en cas d'élection à l'Hôtel de Ville de Lyon, il explique que la collectivité qu'il préside va fournir entre 20 et 50 logements de son parc privé qui sont actuellement inoccupés, sur les quelques 275 recensés en 2020 dans le fichier Lovac, afin de créer un "effet levier". Au total, la Métropole espère avoir un stock de 350 logements acquis par la foncière pour débuter. "Le but est vraiment de convaincre, petit à petit, les propriétaires de céder les logements non occupés et dégradés à cette nouvelle structure" affirme Bruno Bernard.

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Dans le parc privé, la vétusté et la rénovation sont les principaux sujets lorsqu’on aborde les causes du logement vacant. S’il n’existe pas de chiffres récents sur l’état général de ces logements, on sait tout de même que 60 % d’entre eux ont été construits avant 1919, selon l’agence UrbaLyon, posant ainsi la question de leur vétusté. De plus, dans la Métropole de Lyon, la vacance longue durée (plus de deux ans) est loin d’être un phénomène marginal. Elle représente entre 1 à 2 %, selon les années, de la totalité du parc de logements, avec un tiers vide depuis plus de cinq ans. A Lyon, les chiffres du parc privé sont passés de 2 900 logements vacants en 2020, à 3 400 en 2023 (+15 %), puis à 5 600 en 2024, soit près du double en cinq ans. Une trajectoire qu'espère enrayer la Métropole à travers ce projet.

D'autres acteurs attendus dans un deuxième temps

Les ménages qui seront logés au sein de ces biens rénovés et récupérés par la coopérative bénéficieront également d'un accompagnement social et auront accès à différentes associations du territoire, dans le cadre des dispositifs déjà existants. "Pour l'instant on a réussi ce pari complexe de lever les fonds qui permettent l'amorçage du projet" se félicite Renaud Payre. Avant de conclure : "Nous sommes confiant pour l'avenir de la Foncière car nous avons déjà des acteurs qui nous ont dit qu'ils viendraient nous rejoindre dans un deuxième temps." La Coopérative imaginée par la Métropole de Lyon verra officiellement le jour après un vote au prochain conseil métropolitain du 17 novembre prochain. 

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